Capture d'écran d'une vidéo de France 2 montrant Mohamed Merah. (FRANCE 2 / AFP) Le contenu du colis est connu, pas l'identit...
(FRANCE 2 / AFP) |
Le contenu du colis est connu, pas l'identité de la personne qui l'a envoyé. Une copie des vidéos tournées par Mohamed Merah lors de ses tueries a été envoyée au siège parisien de la chaîne qatarie Al Jazeera, a dévoilé, lundi 26 mars, Le Parisien.fr. L'information a été confirmée à l'AFP par des sources policières.
Selon le quotidien, le colis, qui contenait une carte mémoire et une lettre, portait un cachet datant de mercredi dernier, jour où le Raid est intervenu. Il a été remis lundi aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste de la PJ parisienne. Ils vont tenter de savoir si la lettre a été postée mardi soir par Mohamed Merah lui-même ou par un complice mercredi matin. Voici les questions que pose cet envoi.
• Al Jazeera va-t-elle diffuser cette vidéo ?
La direction de Al Jazeera France doit se prononcer, mardi, sur l'opportunité de diffuser les images reçues. "La direction va décider aujourd'hui du sort de cette vidéo. Il y a beaucoup d'éléments à prendre en considération. Il y a des conséquences, bien sûr. L'enquête, on sait tous qu'elle est en cours (...) On a expliqué à la direction les enjeux de la diffusion ou de la non-diffusion de cette vidéo. On n'est pas une chaîne de sensationnel, on ne cherche pas à diffuser des images sans mesurer les risques et les conséquences", a indiqué, sur BFM TV, le chef du bureau de Paris d'Al Jazeera, Zied Tarrouche, comme le rapporte Pure médias. "Al Jazeera n'exclut pas de diffuser les vidéos de Mohamed Merah", a-t-il expliqué, se défendant de toute volonté de sensationnalisme.
• Que sait-on de ces vidéos ?
Selon Le Figaro.fr, il s'agirait d'une seule et même vidéo d'une durée de 25 minutes, stockée sur une clé USB (Le Parisien parle d'une carte mémoire) et accompagnée d'une lettre. Le quotidien, qui cite plusieurs sources policières, affirme qu'elle correspondrait à un montage des images tournées par Mohamed Merah pendant ses tueries. Elles auraient été mélangées "avec des séquences de chants guerriers", note le site.
Comme l'expliquait le procureur de Paris, François Molins, Mohamed Merah a filmé chacune de ses tueries à l'aide d'une caméra sanglée de marque GoPro. L'intégralité des trois attaques de Toulouse et Montauban a été enregistrée. Soit des scènes "extrêmement explicites" où l'on voit le jeune homme "abattre ses victimes", d'après le procureur.
• Que dit la lettre ?
La lettre qui accompagne la vidéo est "manuscrite et comporte de nombreuses fautes d’orthographe", détaille Le Parisien. Par ailleurs, elle ne serait pas signée. Son auteur revendique les meurtres de Montauban et Toulouse "au nom de Dieu et d’Al-Qaïda". Une autre source citée par Le Parisien affirme que "Merah a envoyé plusieurs courriers". Mais cette lettre serait "jugée fantaisiste par plusieurs sources policières", selon Le Figaro. "Elle ne correspond pas aux modèles très précis de revendication de la nébuleuse terroriste, elle n'est pas rédigée en arabe et elle ne comporte aucune estampille identifiée à la nébuleuse Al-Qaïda", précise le quotidien.
• D'où est parti le courrier ?
Comme le signale Le Parisien, la copie des vidéos était accompagnée d'une lettre. D'après Le Figaro.fr, le courrier a été posté depuis "un petit village à côté de Toulouse" soit par Mohamed Merah, soit par son frère Abdelkader. Des expertises sont en cours.
• Mohamed Merah les a-t-il postées sur Internet ?
C'est la question que tout le monde se pose et ce que redoutent les enquêteurs. Et pour cause : lors de ses discussions avec les policiers du Raid, Mohamed Merah a déclaré avoir "posté" les vidéos. Mais "on ne sait ni où, ni comment, ni quand", a de son côté indiqué le procureur.
Plusieurs employés du bureau parisien de la chaîne de télévision Al Jazeera ont aussi été entendus par les enquêteurs venus chercher la vidéo, a déclaré une source policière citée par l'AFP. Selon cette même source, la chaîne n'a rien diffusé, mais a très probablement conservé une copie du montage des tueries.
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