Dès ce matin, la candidate à la présidentielle du FN, Marine Le Pen, entame une visite de deux jours dans l’île. Divers collectifs lui réser...
Dès ce matin, la candidate à la présidentielle du FN, Marine Le Pen, entame une visite de deux jours dans l’île. Divers collectifs lui réservent un accueil frontal. Un important dispositif de sécurité sera déployé.
MMarine Le Pen n’est pas la bienvenue à La Réunion. Le Parti Communiste Réunionnais (PCR), Europe Ecologie-Les Verts Réunion (EELVR) et le Mouvement des jeunes Socialistes (MJS) ont tenu à le dire haut et fort alors que la candidate à la présidentielle du Front national entame aujourd’hui une visite de deux jours dans notre île. Le PCR, conformément à son mode de communication, tient “à mettre en garde les Réunionnais contre [une] campagne grossière” du parti d’extrême droite et contre ses “idées [allant] à l’encontre des valeurs de la République et (...) de ce qui fonde l’identité des outremers”. Chez les écologistes, le message consiste à appeler au vote et à rappeler la primauté des valeurs universelles de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, à laquelle n’adhère pas une partie de l’électorat du Front. Au MJS, c’est tout le travail “de propagande outrageuse” de dédiabolisation entreprise par la fille de Jean-Marie Le Pen qui est dénoncé. “Le FN est un parti intolérant, violent et raciste () dont la politique économique n’aurait comme conséquence qu’une nouvelle hausse d’un chômage déjà record”, assène Cindy Dijoux, animatrice du MJS. Au PCR aussi, “le discours actuel du FN [visant] à exploiter la détresse sociale de la population” inquiète. Une concurrence d’autant plus mal perçue qu’elle sera matraquée sur tous les plateaux télé et sur les ondes. Son représentant local, Jean-Claude Otto-Bruc, lui a concocté un programme hypermédiatique. De quoi indigner le PCR : “Le respect de la démocratie et du pluralisme ne peut justifier que l’on verse dans la promotion effrénée d’un candidat, et dans le danger de la banalisation des idées de l’extrême droite”.
Visite insultante ou démocratique
Mais outre cette forte présence médiatique, Marine Le Pen tiendra un meeting, ce soir à 21 heures, au domaine des Lys à Saint-Leu. Le lendemain, elle rencontrera les présidents des chambres consulaires. Là encore, le PCR dénonce ces rencontres rendues possibles par “d’étonnantes complicités”. Paul Vergès (PCR), porté par le succès de Maurice Gironcel, dimanche soir, avait déjà sonné le tocsin pour que sa base se mobilise et proteste contre ces rencontres. Le PCR indique même qu’il sera “solidaire de toutes les initiatives prises pour faire échec à cette visite qui insulte La Réunion”. Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers, prend toute cette affaire avec distance : “On se pose des questions mais je voyais mal comment refuser sa demande. Nous parlerons d’économie, de nos entreprises. A la Chambre des métiers, nous ne faisons pas de politique. Nous sommes en démocratie, nous écoutons tout le monde et après, nous nous faisons notre propre avis”. Même réplique de la part d’Ibrahim Patel, président de la Chambre de commerce : “Nous avons déjà reçu François Bayrou et Manuel Valls et nous recevrons Hollande et Sarkozy s’ils le souhaitent. Je ne peux faire de discrimination à son égard, sachant que l’Etat français lui-même la considère comme n’importe quelle candidate”. On se souvient que, lors des campagnes précédentes, Jean-Marie Le Pen avait rencontré une certaine hostilité lors de sa venue à La Réunion. Il avait alors été dans l’incapacité de tenir des réunions publiques ou d’occuper la scène médiatique. Ce matin, un important dispositif de sécurité sera déployé à Gillot, pour éviter tout débordement.
Yoann Guilloux: le journal de la Réunion
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