Mayotte - Tensions au Tribunal correctionnel. Une victime qui s'en prend en pleine audience à un prévenu, député de surcroit, par présid...
Mayotte - Tensions au Tribunal correctionnel.
Une victime qui s'en prend en pleine audience à un prévenu, député de surcroit, par président Rieux interposé, un avocat qui critique l'interprète assermenté en pleine audience, le même avocat qui fustige les méthodes du GIR, provoquant l'indignation de la procureur et un bâtonnier qui s'offusque de découvrir la vie de son barreau dans le rôle du jour… le Tribunal avait des airs de fête foraine ce mercredi matin. Et à chacun son manège…
En raison de la longueur des audiences, nous traitons l'affaire du trafiquant présumé de kwassas dans un autre article. Car l'affaire la plus médiatisée concernait la comparution du député Abdoulatifou Aly. En sa qualité d'avocat, il aurait perçu une somme d'indemnités pour son client qui se plaint de ne l'avoir jamais reçu. Il comparaissait donc ce mercredi 8 février pour abus de confiance. Les plaignants, tous des membres de la famille, sont au nombre de douze pour la même affaire, douze alignés à la barre aux côtés du député. Et douze à prendre connaissance de la demande de dépaysement de l'affaire à l'ouverture de l'audience, et donc de son renvoi au 4 avril. C'est l'incompréhension pour les fils de la victime : « comment allons-nous nous rendre à La Réunion si l'affaire y est dépaysée ?! » explose l'un d'eux prenant le président Jean-Pierre Rieux à témoin, avant de sortir bruyamment de la salle d'audience.
Une fois dehors, il nous raconte, au milieu de ses sœurs hors d'elles et de sa maman très digne : « cela fait des années que nous attendons ce procès ! Mon père, alors agent de voierie à la mairie de Bouéni, s'est fait agresser en 2002, il est handicapé depuis. C'est Me Aly qui le défendait et qui, ayant obtenu gain de cause face aux agresseurs, a mis les gains dans sa poche ». La somme avoisinerait 40.000 euros selon un des autres fils, auxquels il faut ajouter 500 euros par enfants. Nous avons contacté Me Abdoulatifou Aly qui préfère réserver au tribunal ses observations sur le fond du dossier.
Abdoulatifou Aly ne sera vraisemblablement pas jugé à Mayotte.
La famille a choisi de ne pas prendre d'avocat, « nous avons été échaudé ! », ce qui va poser un problème si l'affaire est dépaysée à La Réunion, et pire en métropole comme il est possible que ce soit le cas, puisque un avocat n'est jamais jugé devant le barreau et le tribunal où il intervient. « Or il est vrai que La Réunion est un département limitrophe » indique Me Apelbaum, avocat au barreau de Paris et défenseur d'Abdoulatifou Aly. Il s'explique sur la demande tardive de dépaysement qu'il n'a formulé qu'hier, « cela fait seulement 5 jours que la citation m'est parvenue ».
Le bâtonnier Me Pertusat incitait donc, en vain, la famille à demander l'aide juridictionnelle en cas de dépaysement. Me Pertusat qui s'emportait à son tour, et contre le parquet, car « surpris de découvrir le jour de l'audience qu'un des membres de mon barreau soit jugé sans que j'en sois avisé. S'il y avait eu saisine du bâtonnier, j'aurais pu éventuellement exercer une procédure disciplinaire ».
« Vous voyez bien qu'un avocat ou un policier n'est pas jugé comme nous ! » déclarait dépité la famille. Source: malango actualité
Titre de l'article- source: memento.fr
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