Par Dépêche - Alors que Paris, Londres et Washington soutiennent une résolution au Conseil de sécurité entérinant le plan de sortie de cri...
REUTERS - Alliée de la Syrie, la Russie a manifesté mardi son opposition au projet de résolution occidentalo-arabe condamnant le régime de Bachar al Assad qui sera défendu mardi soir devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Face à l'offensive diplomatique menée conjointement par la Ligue arabe et les Occidentaux pour une transition politique à Damas, Moscou a estimé, par la voix du vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, que le texte conduirait la Syrie "sur le chemin de la guerre civile".
La résolution préparée par la France et la Grande-Bretagne avec l'appui du Qatar, du Maroc, des Etats-Unis, de l'Allemagne et du Portugal, s'inspire du plan de sortie de crise de la Ligue arabe en appelant à la mise à l'écart de Bachar al Assad et à la création d'un gouvernement d'union. Le texte ajoute que le Conseil de sécurité pourrait prendre des mesures supplémentaires non spécifiées si Damas n'accepte pas ses conditions.
Le projet sera défendu devant le Conseil de sécurité à New York par le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, et le Premier ministre qatari, Hamad bin Jassim al Sani, rejoints par les chefs de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, française, Alain Juppé, et britannique, William Hague.
JUPPÉ RÉSERVÉ
Le texte serait soutenu par au moins dix des quinze membres du Conseil de sécurité mais restera lettre morte si la Russie ou la Chine, membres permanents de l'instance suprême des Nations unies, y opposent leur veto.
Echaudés par la résolution 1973 votée en mars sur la Libye, sur laquelle ils s'étaient abstenus et qui avait ouvert la voie à l'intervention militaire des Occidentaux contre le régime de Mouammar Kadhafi, Moscou et Pékin ont déjà bloqué en octobre un texte condamnant la répression par la Syrie des manifestations antigouvernementales.
La Russie a présenté son propre projet en décembre, renvoyant dos à dos le gouvernement et l'opposition syriens, ce que les Occidentaux ont jugé inacceptable. Le gouvernement syrien affirme que plus de 2.000 membres de ses forces de sécurité ont été tués par des groupes armés.
Evoquant la nouvelle résolution, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a résumé mardi la position de Moscou. "Si l'opposition (syrienne) refuse de s'asseoir à une table de négociations avec le régime, quelle sera l'alternative ? Des bombardements ? On a déjà connu ça. Le Conseil de sécurité n'approuvera jamais cela", a-t-il averti.
La Russie se méfie des "mesures supplémentaires" évoquées
par le texte et estime que la démission du président Assad ne
peut être une condition préalable à l'arrêt du bain de sang. Une
telle décision de nature politique devrait faire l'objet de
négociations, juge Moscou.
Avant son départ pour New York, Alain Juppé s'est montré réservé sur les chances d'obtenir des Russes qu'ils n'opposent pas leur veto. "Nous sommes bloqués par un certain nombre de pays et principalement la Russie qui fait opposition à toute résolution", a-t-il dit.
La Chine, beaucoup plus discrète sur le dossier, a toutefois exprimé des réserves sur le projet.
Certains diplomates occidentaux ne désespèrent cependant pas de convaincre Moscou et Pékin de ne pas opposer leur veto.
"J'espère sincèrement que le Conseil de sécurité parlera d'une voix cohérente pour refléter les souhaits de la communauté internationale. C'est d'une importance capitale", a déclaré le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, lors d'une visite à Amman. Lire la suite sur France24.fr
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