L'Ecole nationale de pêche et des métiers de la marine marchande (Enp), qui vient d'être réhabilitée grâce au financement de la coo...
L'Ecole nationale de pêche et des métiers de la marine marchande (Enp), qui vient d'être réhabilitée grâce au financement de la coopération japonaise, a effectué sa rentrée le lundi 12 décembre. Mais les cours commenceront lundi 26 décembre. En attendant, les trente-cinq élèves (quinze viennent de la Grande-Comore, treize d'Anjouan et sept de Mohéli) inscrits sont déjà en internat et suivent ce que les responsables de leur formation appellent "une orientation".
Ceci consiste pour eux à visiter des endroits de l'île qui présentent un intérêt pour les métiers de pêcheur et de marin, comme les poissonneries, les débarcadères, les chantiers navals, etc. "Une manière de les familiariser avec leur environnement futur", d'après Omar Houmadi, directeur de l'Enp. Les apprentis marins de l'Enp espèrent devenir, au bout de deux années de formation et trois mois de stage pratique, des marins-pêcheurs qualifiés. Tout au long de leur cursus, ils auront donc affaire aux disciplines les plus variées, telles que la navigation, la mécanique, l'océanographie, la construction navale, etc., le tout avec une dose d'enseignement général.
Venu de la Grande-comore, Youssouf Ahamada Ali, élève, espère regagner son Hantsambu natal avec la carrure d'un marin affirmé. "Je me suis trouvé dans cette voie un peu par hasard, mais maintenant que j'y suis, j'espère y construire ma vie. Je m'intéresse beaucoup à l'océanographie. Plus tard, j'espère décrocher un emploi dans une société." Mais comme Youssouf, les élèves venus des autres îles et des régions éloignées d'Anjouan font face à une désillusion : "Contrairement à ce qu'on croyait, nous ne sommes pas logés gratuitement. C'est dommage !", confie l'un d'eux. C'est un fait que regrette aussi Omar Houmadi: "Nous sommes obligés de fixer un droit de trente mille francs annuels pour le logement, en plus des trente autres milles francs annuels de droit d'inscription. Cela pour le fonctionnement de l'établissement. Il faut savoir, en outre, que les internes ne sont pas non plus nourris par l'établissement."
L'Enp, inaugurée en 1985 et fermée une dizaine d'années plus tard, vient une nouvelle fois d'être remise sur pied par la coopération nipponne, laquelle a consenti un financement de trois millions de dollars pour sa réhabilitation. Le projet de cette réhabilitation dure trois ans, et consiste en la rénovation des bâtiments et leur équipement, mais aussi au renforcement des capacités des cadres de l'Enp et du ministère comorien de la Pêche. Le vrai défi, après ces trois années d'assistance par la Jica (l'Agence de coopération nipponne), restera pour le gouvernement comorien d'assurer le fonctionnement et l'entretien de l'institution. Car, à part le problème lié à la prise en charge des internes, l'Enp connait de sérieuses difficultés à s'approvisionner en eau et à régler ses factures d'électricité.
La subvention de neuf millions de francs trimestriels promis par l'Etat depuis janvier 2010 n'arrive jusqu'ici qu'en partie (celle qui prend en charge le salaire du personnel enseignant ; à noter qu'une quantité de fournitures et la clôture de l'établissement ont été prises en charge par des fonds publics). L'école n'a, quant à elle, d'autres sources de revenus que les droits de scolarité et de logement des élèves, et quelques fois la location de ses salles à des séminaristes.
Sardou Moussa : alwatwan.net
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