Fermeture de certaines destinations, vente d’un Boeing 777 200ER qui ramènera la flotte long-courrier de six à cinq appareils, Air Austral...
Fermeture de certaines destinations, vente d’un Boeing 777 200ER qui ramènera la flotte long-courrier de six à cinq appareils, Air Austral réduit sérieusement la voilure.
Du 1er avril au 30 septembre, la compagnie réunionnaise a perdu 23,9 millions d’euros et table sur un exercice déficitaire de 27 millions d’euros. L’augmentation de capital qui devait être examinée vendredi a été reportée à une date ultérieure, le président de la Sematra, Didier Robert, n’ayant pas consulté son conseil d’administration.
La faute à la flambée du prix du kérosène
Pour Gérard Ethève, président du directoire et directeur général d’Air Austral, la facture carburant est directement responsable des difficultés financières rencontrées par la compagnie. Il n’y a pas eu selon lui d’erreurs de gestion. Le 30 septembre dernier, l’assemblée générale des actionnaires avait officialisé une perte de 1,8 million d’euros pour l’exercice 2010-2011 pour un chiffre d’affaires de 370 millions d’euros en progression de plus de 9% par rapport à l’exercice précédent (335,2 millions d’euros).
Le résultat d’exploitation du 1er au 30 septembre présenté vendredi après-midi lors du traditionnel conseil de surveillance semestriel est toujours négatif à hauteur de 23,9 millions d’euros, soit un recul de 16 millions d’euros par rapport à la même période de l’année dernière. “Le premier semestre est souvent négatif,” temporise Gérard Ethève. “La projection que nous faisons aujourd’hui est un résultat négatif de 27 millions d’euros au terme de l’exercice”.
Si le chiffre d’affaires est en augmentation de 29 millions d’euros, dans le même temps les charges d’activité ont progressé de 45 millions d’euros dont 24 millions (+47%) pour le seul poste kérosène, quatre millions pour les loyers des avions (+16%), trois millions pour les frais liés au personnel (+10%) et 13 millions (+16%) pour les charges.
“À l’énoncé de ces chiffres, souligne Gérard Ethève, on s’aperçoit que l’essentiel des pertes est lié à la facture carburant. La compagnie comme toutes les entreprises du secteur aérien doit faire face à des surcoûts dramatiques d’énergie. Depuis la fin de 2010 nous assistons à une élévation spectaculaire du prix du kérosène. Historiquement celui-ci ne restait jamais constant et parfois pouvait varier du simple au double d’un trimestre à l’autre. Malheureusement, ce n’est plus le cas depuis novembre 2010 où force est de constater qu’il est plutôt en hausse régulière.”
Le président du directoire et directeur général d’Air Austral rappelle au passage que toutes les compagnies sont logées à la même enseigne et égratigne la concurrence qui sur l’axe métropole (France) - Réunion “continue la pratique de la terre brûlée en vendant des billets promo TTC couvrant tout juste le prix du kérosène par passager et les taxes.”
Nouveau business plan
Il n’empêche, la compagnie réunionnaise n’a pas le choix. Elle doit faire des économies. Les banques et ses actionnaires l’exigent avant de participer éventuellement à une augmentation de capital. “Un cabinet spécialisé travaille avec nous aux évaluations nécessaires à nos prises de décisions, indique Gérard Ethève. Nous allons établir un nouveau business plan sur trois ans intégrant un plan renforcé d’économie de nos coûts. La finalité est de pouvoir présenter aux actionnaires et à nos partenaires financiers des comptes équilibrés pour les prochains exercices afin de bénéficier de leur support.”
La flotte long-courrier va être ramenée de six à cinq appareils. Contrairement à ce qui avait été annoncé lors des NAO, l’acquisition du B.777 200 LR est maintenu. Il remplacera un B.777 200 ER mais Air Austral a bien mis en vente le troisième appareil de ce type le F.ORUN qu’elle devait initialement conserver. Des destinations vont être fermées. Gérard Ethève s’est refusé pour l’instant à les énumérer : Bangkok est déjà ramené de deux à un vol par semaine, mais aussi Sydney et Nouméa sont dans la ligne de mire. Certaines des destinations provinces d’Air Austral, Gérard Ethève évoque Bordeaux, sont également sur la sellette. Mais Gérard Ethève, l’affirme, il n’y aura pas de suppression de personnels. “Ils seront redéployés sur d’autres axes. Nous allons ainsi ouvrir le Réunion - Seychelles - Paris qui apportera un portefeuille de 2400 heures de vol”
(Source : Alain Dupuis, Le Journal de l’île de la Réunion)
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