Pour l'instant "les liens de causalité" entre prothèses PIP défectueuses et c...
Pour l'instant "les liens de causalité" entre prothèses PIP défectueuses et cancers "ne sont pas avérés" et on "n'est pas dans un risque sanitaire urgent", relativise-t-on au ministère. ( © AFP AFP) |
PARIS (AFP) - Les 30.000 femmes porteuses de prothèses mammaires PIP en France sauront d'ici la fin de la semaine si les autorités sanitaires leur recommandent de se faire réopérer pour retirer leurs implants, suspectés de présenter un risque de cancer.
"La question que l'on se pose actuellement est : est-ce que oui ou non il faut recommander aux femmes de se faire enlever les prothèses ?", résume-t-on au ministère de la Santé.
Pour l'instant "les liens de causalité" entre prothèses PIP défectueuses et cancers "ne sont pas avérés" et on "n'est pas dans un risque sanitaire urgent", relativise-t-on au ministère.
"Il n'y a pas de risque imminent, ce n'est pas une question d'heures, de jours, de mois (...), la mesure que nous prenons, c'est une mesure de prévention", a expliqué la secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, depuis Les Vans (Ardèche).
Un groupe d'experts réunissant cancérologues, hématologues et chirurgiens a été constitué par l'Institut national du cancer (Inca) à la demande du gouvernement pour faire des recommandations.
Une réponse de ce "groupe de travail" est attendue pour le 23 décembre, a confirmé Mme Berra.
"Si les recommandations (...) nous disent qu'à ce stade il n'y a pas d'autres risques avérés, on s'en tiendra là. Si jamais les recommandations nous disent que par, mesure de précaution, il vaut mieux +explanter+ (retirer les prothèses, ndlr), on le fera", indique-t-on au ministère de la Santé.
Le journal Libération affirme que les autorités sanitaires ont déjà pris la décision du retrait au nom du principe de précaution, décision qui serait "unique dans l'histoire de la chirurgie réparatrice", selon le quotidien.
"gel de mauvaise qualité"
Jusqu'à présent, les autorités sanitaires recommandaient simplement aux femmes porteuses d'implants PIP de "consulter leur chirurgien ou médecin traitant" pour réaliser "des examens cliniques et radiologiques appropriés".
Mais il était aussi recommandé de "discuter" avec les femmes concernées d'une "explantation préventive de la prothèse même sans signe clinique de détérioration de l'implant".
La société varoise Poly Implant Prothèse (PIP) a eu recours jusqu'en début d'année 2010 de manière frauduleuse à un gel de mauvaise qualité pour fabriquer ses implants.
Ce gel, dix fois moins coûteux que le gel conforme, entraîne des risques accrus de rupture de l'enveloppe de la prothèse, avec pour conséquence l'inflammation des tissus environnants et des suintements de silicone.
Une première alarme a retenti en mars 2010 avec la découverte de l'escroquerie et la décision par l'agence sanitaire Afssaps d'interdire l'utilisation de ces prothèses et de recommander des examens pour les femmes porteuses.
Une seconde alerte a sonné avec la mort fin novembre d'une femme de 53 ans, ancienne porteuse d'implants PIP, des suites d'une forme rare de cancer, un "lymphome primitif du sein".
Depuis, un total de huit cas de cancers a été "signalé" chez des femmes ayant eu des prothèses PIP. Outre le lymphome rare du sein, on relève un lymphome de l'amygdale, une leucémie et cinq cancers du sein.
Tous ces cancers ne sont pas nécessairement imputables aux prothèses frauduleuses, relativisait à la mi-décembre Dominique Maraninchi, directeur général de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).
"On n'a pas d'a priori sur le lien de cause à effet. Nous savons que ce sont des prothèses frelatées", indiquait-il, rappelant qu'avec ou sans prothèse "une femme sur dix a, a eu ou aura un cancer du sein" d'après les statistiques nationales.
Depuis les premières alertes en mars, 523 femmes ont décidé de se faire retirer leurs implants PIP et un numéro vert (0800 636 636) a été mis en place pour répondre à leurs interrogations.
© 2011 AFP
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