La couverture du numéro de "Charlie Hebdo" rebaptisé "Charia hebdo", à l'occasion de la victoire du parti islamis...
La couverture du numéro de "Charlie Hebdo" rebaptisé "Charia hebdo", à l'occasion de la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie. |
Le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été attaqué, à Paris, au cocktail Molotov dans la nuit de mardi à mercredi, jour du lancement du numéro intitulé "Charia Hebdo". L'incendie été maîtrisé et n'a fait aucun blessé.
Le bâtiment a partiellement brûlé, a confirmé Charb, le directeur de la publication du journal à Europe 1, ce que confirme la préfecture de police de Paris, précisant que les dégâts étaient peu importants. Le siteInternet du journal a, par ailleurs, été piraté mercredi matin. Un message en anglais et en turc dénonce l'utilisation de l'image du prophète Mahomet par l'hebdomadaire.
Selon le médecin urgentiste et chroniqueur Patrick Pelloux, le cocktail Molotov aurait été lancé "sur la devanture et [aurait] mis le feu au système informatique", soulignant que"tout est détruit". "Le poste de maquette a brûlé et il y a de la suie partout, le système électrique a fondu", a précisé, quant à lui, le directeur de la publication, le dessinateur Charb. Les locaux de Charlie Hebdo abritent notamment la rédaction, le service de fabrication des maquettes et des bureaux.
LA "UNE"CIRCULAIT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX LUNDI
"Afin de fêter dignement la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie et la promesse du président du CNT [Conseil national de transition] que la charia serait la principale source de législation de la Libye,Charlie Hebdo a proposé à Mahomet d'être le rédacteur en chef exceptionnel de son prochain numéro", avait précisé, lundi, le journal dans un communiqué. "Le prophète de l'islam ne s'est pas fait prier pour accepter et nous l'en remercions", ajoute le texte. En "une", un dessin représente Mahomet visiblement joyeux avec ces mots : "100 coups de fouet si vous n'êtes pas morts de rire !"
La "une", qui circulait déjà lundi sur les réseaux sociaux, suscitait de nombreux commentaires, dont certains indignés. "On se demande ce qu'il faut faire pour ne pas indigner, avait réagi Charb. On n'a pas l'impression d'avoir fait une provocation supplémentaire. On a l'impression simplement de faire notre boulot comme d'habitude. La seule différence cette semaine, c'est que Mahomet est en couverture et que c'est assez rare de le mettre en couverture."
Charlie Hebdo avait comparu devant la justice pour répondre de caricatures de Mahomet publiées en février 2006, considérées comme injurieuses par des organisations islamiques. Le journal avait été relaxé.
La publication de ces caricatures dans des journaux danois puis d'autres pays d'Europe avait déclenché de violentes protestations dans de nombreux pays musulmans. "C'est dommage que les réactions ne soient extrêmes que sur des couvertures concernant l'islam ou Mahomet", a souligné Charb, assurant que le journal avait voulu"commenter un fait d'actualité", sans"représenter Mahomet comme un extrémiste". Le monde
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