L’ancien Premier ministre Michel Rocard a estimé que la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui « quasiment indépendante », alors qu’un référend...
L’ancien Premier ministre Michel Rocard a estimé que la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui « quasiment indépendante », alors qu’un référendum doit être organisé entre 2014 et 2018 pour décider du maintien ou pas des liens avec la France.
L’indépendance est encore loin d’être acquise mais tous les indicateurs seraient actuellement presque au vert dans ce territoire français, compte tenu de ses nombreuses compétences et du contexte de mondialisation. « En gros, sur l’essentiel de l’indépendance, vous (la Nouvelle-Calédonie, ndlr) l’avez quasiment déjà », affirme Michel Rocard, en marge d’une conférence régionale sur les ressources marines.
« La Calédonie est complètement souveraine sur les affaires internes, y compris l’enseignement, la santé, les routes, les infrastructures... L’indépendance n’est pas quelque chose qui se joue à pile ou face, mais elle est en marche », ajoute-t-il.
L’ancien Premier ministre, qui jouit d’une bonne réputation chez les Calédoniens, a donné son avis sur le choix de la monnaie dès lors que l’archipel accède à son Indépendance. « Vous seriez sages de ne pas vouloir la monnaie, une monnaie calédonienne s’effondrerait. Même la France a été trop petite pour garder la sienne. Vous êtes dans l’euro puisque le franc Pacifique est rattaché à l’euro à taux fixe. Ne mélangez pas cette question avec des affaires de symbole », suggère-t-il. Alors qu’un référendum doit être organisé entre 2014 et 2018 pour décider des liens avec la France.
Michel Rocard s’est exprimé également sur un point essentiel de la souveraineté nationale : il s’agit de la Défense. D’après lui, la Nouvelle-Calédonie « n’avait pas de voisin, pas d’ennemis » et « le problème de la défense nationale se résumait à la patrouille maritime dans la vaste zone économique », qui nécessite la création « des grandes marines, puissantes ».
Michel Rocard a affiché son optimisme quant à l’avenir de l’archipel. « Surtout parce qu’il y a le nickel, car la Nouvelle-Calédonie va devenir le deuxième producteur mondial. C’est gigantesque. Cela donne des chances de construire un avenir autrement plus costaud et solide que beaucoup d’îles pauvres du Pacifique », souligne-t-il.
Pour rappel, Michel Rocard, du temps où il était encore Premier ministre, était à l’origine de la signature des accords de Matignon, le 26 juin 1988, qui avait permis la réconciliation entre Kanaks (autochtones) et « caldoches » (Européens) après la crise de la grotte d’Ouvéa et plusieurs années de violences. Linfo.re
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