"Pièces à conviction" des nombreux syndicalistes, pour montrer "l'incohérence" des mesures gouvernementales sur la ...
"Pièces à conviction" des nombreux syndicalistes, pour montrer "l'incohérence" des mesures gouvernementales sur la question de la maitrise des dépenses publiques, les décrets 11-88bis et 11-089bis risquent de se retrouver au milieu des tractations, opposant gouvernement et enseignants sur la rentrée scolaire. Que recèlent, donc, ces décrets publiés, pourtant, il y a quatre mois déjà? Le premier décret porte sur la rémunération des membres du gouvernement de l'Union, des délégués et des commissaires nationaux alors que le second est relatif à la rémunération des gouverneurs des îles autonomes, commissaires des îles et ayant rang.
Publié le 9 juin dernier, ces deux décrets mentionnent en référence des décrets signés les 14 juin et 12 juillet 2011. Ils revoyaient significativement à la hausse certains avantages des membres des exécutifs de l'Union et des îles., Ainsi, le décret 11-88bis fixe les fonds spéciaux des vice-présidents à un million de francs et leurs per diem à 100.000 fc pour une mission locale et 450.000 fc pour une mission internationale. Pour les ministres et ayant rang, leurs fonds spéciaux sont fixés à 500.000 fc et leurs frais journaliers de mission à 50.000 au niveau locale et 200.000 pour les déplacements à l'internationale. Pour les délégués et commissaires nationaux, les fonds spéciaux sont arrêtés à 250.000 fc, les frais de mission à 40.000 (locale) et 120.000 (internationale).
Pour le cas des exécutifs des îles, le décret 11-089bis fixe les fonds spéciaux des gouverneurs à deux millions de francs et leurs frais journaliers à 150.000 fc pour une mission locale et 500.000 fc pour l'internationale. Pour les commissaires et ayant rang, les directeurs de cabinet et les secrétaires généraux des gouvernorats, leurs fonds spéciaux sont fixés à 250.000 francs et leurs per diem à 40.000 (mission locale) et 120.000 (mission internationale). A titre d'exemple, les déplacements à l'étranger du ministre des Relations extérieures, entre août et septembre 2011, représentent un peu plus de sept millions de francs, seulement comme frais de missions.
Où se situe aujourd'hui le gros des dépenses de l'Etat? Longtemps, la masse salariale a constitué la classe la plus budgétivore; en 2008 par exemple 71 pour cent de ses recettes publiques a été consacré au paiement des salaires. Qu'en est-il aujourd'hui? En avril dernier, le Fond monétaire international avait sonné le tocsin sur les proportions dangereuses que prenait la masse salariale, qui pourrait atteindre, selon leurs projections, 11 pour cent du produit intérieur brut (Pib) et absorber 76 pour cent des recettes de l'Etat en 2011.
Les chiffres actuels contredisent ces projections puisque la proportion de la masse salariale représenterait 8,3 pour cent du Pib. Une tendance imputable à la loi des Finances rectificative, approuvée en juin, qui a replacé les salaires de la fonction publique à un niveau plus compatible avec la capacité de mobilisation des recettes de l'Etat. Aujourd'hui, ce sont les syndicalistes qui tirent la sonnette d'alarme à propos du plafonnement des frais de fonctionnement des hauts fonctionnaires de l'Etat.
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