Devant la pénurie qui va grandissant à Mayotte, c'est vers l'île voisine d'Anjouan que certains vont s'approvisionner en ri...
Devant la pénurie qui va grandissant à Mayotte, c'est vers l'île voisine d'Anjouan que certains vont s'approvisionner en riz, sardines et lait principalement, qui sont ramenés à Mayotte par avion, via le Maria Galanta et même par kwassa. | |||
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Ce n'est pas ainsi qu'on envisageait la coopération régionale. Après quatre semaines de conflit, Mayotte n'est plus du tout approvisionnée. Un porte conteneur est encore ce matin en rade de Longoni. Il va repartir dans la journée, les dockers ne pouvant accéder aux installations portuaires pour procéder au déchargement. Même La Poste a dû demander à ce que les envois vers Mayotte soient suspendus afin d'éviter que le courrier se retrouve en déserrance à son arrivée, personne n'étant à même de le gérer.
La seule route encore ouverte est donc celle qui mène à Anjouan, les liaisons aériennes et maritimes étant encore ouvertes, pour l'instant, c'est donc par là que se dirigent certains Mahorais et Anjouanais pour s'approvisionner. Les bateaux effectuant des liaisons entre Madagascar et Mayotte sont tributaires du port de Longoni, à l'inverse des navires qui vont vers Anjouan qui arrivent en Petite Terre, il est donc également impossible d'importer depuis la Grande Ile.
« Ce sont les familles d'Anjouanais installés à Mayotte qui envoient des marchandises » nous dit Kamal, journaliste, joint hier par téléphone qui explique que ce sont principalement « des sacs de riz et des boîtes de sardines » ainsi que, bien évidemment, « des mabawas » qui sont vendus « 2 euros le kilo au détail » sur les marchés de Mutsamudu.
La crise mahoraise a donc également des répercussions sur l'île voisine où non seulement des familles qui vivent habituellement des subsides envoyés de Mayotte ne reçoivent plus ces aides, mais doivent en revanche à leur tour envoyer de la nourriture à ceux qui se sont exilés.
Cependant, ces exportations qui ne sont pas quantifiables puisque totalement « informelles » risquent de poser des problèmes logistiques à Anjouan. Elles ne sont pas « prévues dans les stocks » et Kamal craint qu'elles amènent à une raréfaction de ces marchandises sur le marché anjouanais. Ce qui est rare est cher, on peut donc également craindre une augmentation de certains prix, même si « les prix sont nettement moins élevés à Anjouan qu'à Mayotte ». Mais, les coûts de structures et salariaux n'ont aucun point commun. Le salaire anjouanais se situe aux alentours de 150 euros.
L'Union des Comores est elle aussi confrontée à un problème de vie chère liée aux cours des matières premières, notamment les produits alimentaires, sur les marchés internationaux. L'ONU s'eninquiétait récemment. Source: malango actualité
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