Le centre de rétention de Pamandzi Pendant que Mayotte est en proie à des troubles comme elle n'en a jamais connu, les expulsio...
Le centre de rétention de Pamandzi |
Pendant que Mayotte est en proie à des troubles comme elle n'en a jamais connu, les expulsions de personnes en situation irrégulière se poursuivent. La préfecture vient d'être condamnée à la suite d'un référé-liberté concernant un Comorien reconduit illégalement à Anjouan, selon un communiqué de la Cimade.
Saindou* vit à Mayotte depuis 2002. Il a une compagne, de nationalité française, avec laquelle il a deux enfants qui sont donc français. Mercredi dernier 19 octobre, Saindou est interpelé par la gendarmerie sur les lieux où se déroule la manifestation contre la vie chère à Majicavo. Après un contrôle d’identité, il est amené le soir même au Centre de rétention administrative (CRA), « sans qu’il puisse informer sa compagne », précise la Cimade.
Le lendemain, jeudi, devant « l’absurdité de sa situation », le collectif d'accompagnement des étrangers en voie d'expulsion a immédiatement réagi et envoyé un recours gracieux à la préfecture, « accompagné de toutes les pièces justificatives ». La réponse à cette requête a été «conforme à l’habitude », c'est à dire que dès 14h00, Saindou est expulsé vers Anjouan par avion, « après examen de la situation de l’intéressé » par les services de l'état.
Dans la soirée, devant « l’iniquité flagrante de cette décision », la Cimade dépose, au nom de Saindou, un « référé liberté » devant ce quelle considère comme étant une « violation manifeste de la loi applicable à Mayotte (Ordonnance 2000-373, articles 33 et 34-I-4) mais aussi au regard des lois européennes (Convention Européenne des Droits de l’Homme art. 8) ».
Dès le 22 octobre, comme le veut la procédure, le tribunal administratif se réunit pour étudier ce cas et le juge des référés, Monsieur Couturier, rend son verdict. La préfecture est condamnée à verser 800 euros au plaignant et elle est sommée « d'organiser sans délai le retour » de Saindou sur le territoire de Mayotte.
La Cimade s'est félicitée de ce jugement et estime que « contre les agissements expéditifs de la Préfecture, la justice fait droit à la raison ».
(Source : Malango Actualité)
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