Interpellation en force d'un cyclomotoriste qui ne dégageait pas assez tôt Manifestation que les journalistes auraient pu quali...
Interpellation en force d'un cyclomotoriste qui ne dégageait pas assez tôt |
C’est la Préfecture qui avait les honneurs de la première visite du jour, les manifestants voulant une fermeture du service des étrangers : « c’est injuste que les comoriens à l’intérieur obtiennent leur régularisation alors qu’ils passent leur temps à vendre des bananes pendant que nous manifestons. Ils n’ont qu’à venir nous rejoindre »…
De gros points de blocage perduraient aussi à Chirongui ou à Pamandzi où les forces de l’ordre durent intervenir. Un des points noirs fut l’action des gendarmes près du rond point SFR où des manifestants avaient dressé un barrage symbolique, quoiqu’enflammé, il n’y avait d’ailleurs plus personne derrière. Des flammèches plutôt, mais le camion de pompiers appelé malgré tout pour les éteindre s’est senti en danger, nécessitant une évacuation de la route par les gendarmes. Seulement entre passants et manifestants, difficile d’y voir clair et alors qu’un gendarme recevait un caillou au poitrail, un jet de gaz lacrymogènes pleuvait inutilement sur des manifestants pépères et des cyclomotoristes qui n’avaient pas évacué à temps furent menottés avec force. Une jeune femme allergique aux vapeurs était emmenée en ambulance.
Les nerfs de tous sont mis à rude épreuve depuis quelques jours, mais cet incident déclenchait des réactions en cascades : « c’est un Etat oppresseur qui nous agresse à Mayotte ! », « ne nous laissons pas faire ! », alors que plus loin, au quai Colas de la barge, un camion de pompier se faisait caillasser lors d’une intervention.
Ces 13 jours de grève que traverse Mayotte attisent les ranc½urs, il faut trouver des accords en urgence.
Même en début de journée, et pour une simple pancarte, il était difficile de photographier...
« Que chacun prouve ses marges ! »
Où en est-on ? Le préfet Thomas Degos après avoir rencontré les femmes de la société civiles (bwenis) hier, recevait aujourd’hui les syndicats : « le préfet se rend compte qu’il faut passer aux choses sérieuses ! » déclare Salim Nahouda, CGT Ma… Ah bon, ça n’était pas le cas lors des 22h de discussions ? « Non. Nous nous sommes aperçus que les prix proposés après négociations étaient déjà appliqués lors de promotions… ».
Bien ! Toute la négociation poste par poste va donc reprendre mais la réunion plénière de jeudi qui devait se tenir avec tous les intervenants vus par le préfet « n’aura lieu que si la grande distribution nous fournit un document qui retrace leur formation de prix ». Or, le seul qui l’ait donné est Jumbo Score, « et il est faussé : la tonne d’ailes de poulet acheté au Brésil est à 1800$, soit 13,13¤ le kg. Or les représentants de la grande surface assurent qu’ils l’ont acheté 15¤ le kg, avant transport… ».
Ces documents d’explication des marges sont pour le leader syndical le préambule indispensable à l’arrêt du mouvement jeudi, « avec malgré tout une poursuite de la grève ».
Ensuite, il faudra s’attaquer aux mécanismes qui régissent les prix de la banane eu manioc, comme l’a réclamé l’ancien président du Conseil général Ahamed Atoumani Douchina, car ainsi que le souligne Salim Nahouda, « Dani Salim (président Chambre de l’agriculture) achète des plans de salades 50 cents, or elles sont vendues de 1¤ à 1,20 euros en grande surface ».
La CFDT nationale traduit les préoccupations locales puisqu’elle souligne dans un communiqué « l'opacité de la formation des coûts et des prix, véritable marqueur des économies domiennes, (qui) empêche Mayotte, comme les autres départements français d'Outre-mer, de développer un véritable projet économique synonyme de production endogène et d'emplois locaux ».
La manifestation continue demain alors que le préfet Thomas Degos doit encore rencontrer les organisations patronales, le président du Conseil Général Daniel Zaidani, Mme Zena Meresse, les Présidents des Chambres consulaires, Monsieur Zoubert Adinani, président du CRCM (Conseil régional du Culte musulman) et Monsieur Abdou Bachirou, le Grand Cadi par intérim et les parlementaires
A.L.
(Source : Malango Actualité)
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