La violence est montée d'un cran hier à Mayotte. Le mouvement contre la vie chère s'est durci avec la mobilisation des habitants de...
La violence est montée d'un cran hier à Mayotte. Le mouvement contre la vie chère s'est durci avec la mobilisation des habitants de Petite Terre, la plus petite île de l'archipel mahorais. De nouveaux affrontements ont éclaté entre des jeunes casseurs et les forces de l'ordre dans les secteurs de Kaweni et de Passamanti. Des véhicules ont été brûlés, des magasins pillés et les policiers ont du utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Les négociations ont reprises cet après-midi entre les délégués syndicaux et les services de la préfecture.
Depuis près de 10 jours, le mouvement contre la vie chère près de l'ampleur à Mayotte. Les manifestants dénoncent des prix exorbitants proposés par les réseaux de distribution alimentaire et les revendeurs de carburants et de gaz. Hier, les habitants de Petite Terre ont rejoint le mouvement. Les grévistes du Service de transport Maritime (STM) qui relie quotidiennement les deux îles sont venus grossir les cortèges. 70% des salariés ont arrêté le travail, alors que 10000 passagers utilisent quotidiennement les barges.
De nouveaux affrontements ont éclaté entre les jeunes et les policiers. De violentes émeutes se sont déroulées dans les rues de Kaweni au Nord et de Passamanti au Sud. "Des jeunes incités par des adultes attendent qu'on arrive pour nous jeter des pierres", explique le capitaine Chamassi de la police de Mamoudzou. Des guet-apens bien orchestrés qui ont transformé les rues de la capitale en champs de bataille. Des véhicules ont été saccagés, des magasins mis à sac et les forces de l'ordre ont du recourir au gaz lacrymogène pour disperser les groupes de perturbateurs.
Ce matin, le climat était extrêmement tendu à Mayotte. Les policiers ont procédé à l'interpellation d'un jeune en train de préparer un cocktail molotov, qui a été placé en garde à vue cet après-midi. Plusieurs personnes ont été malmenées par les manifestants, notamment Mme.Nel une chef d'entreprise très connue sur l'île. "Le droit de grève doit être respecté mais le droit de circulation également", a estimé le capitaine Chamassi. Les émeutes paralysent Mayotte, le port de longoni ainsi qu'un aéroport sont bloqués. Des pelotons de gendarmerie de la Réunion vont s'envoler ce soir pour Mamoudzou afin d'assurer la relève des troupes déjà parties en renfort.
Les négociations ont reprises cet après-midi entre les syndicats, le patronat et les services de la préfecture. Elles se déroulent actuellement dans la capitale mahoraise. La situation évoluant d'heure en heure, "tout est possible" comme le souligne le capitaine Chamassi.
Le mouvement s'organise aussi sur la toile. Les manifestants ont lancé un forum ouvert au public baptisé www.mayotte-viechere.com.linfo.re
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