La résistance des fidèles de Mouammar Kaddafi à Syrte a contraint les combattants du CNT à reculer de deux kilomètres. Annoncée mercredi ...
La résistance des fidèles de Mouammar Kaddafi à Syrte a contraint les combattants du CNT à reculer de deux kilomètres. Annoncée mercredi soir, l’arrestation Mootassim Kaddafi, l'un des fils de l'ancien dirigeant libyen en fuite, a quant à elle été démentie par les autorités de Tripoli.
Annoncée sur le point de tomber depuis plusieurs jours, la ville de Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, n'en finit pas de résister. Mieux encore, les forces du Conseil national de transition (CNT) libyen, qui avaient cerné les derniers fidèles de Mouammar Kaddafi dans deux zones de la ville, ont été contraintes de reculer de deux kilomètres jeudi à la mi-journée sous leur feu nourri.
Face à cette résistance, les combattants du CNT se sont résolus à faire usage de l’artillerie lourde, chose qu’ils avaient préalablement annoncé vouloir éviter pour ne pas toucher des civils.
« Nous avons dû nous retirer vers le QG de la police [près de la place centrale de la ville, NDLR] et nous allons utiliser l'artillerie lourde pour frapper les forces de Kaddafi », a confirmé Hamid Neji, un combattant pro-CNT sur la nouvelle ligne de front.
"Confusion à propos de la capture de Mootassem"
Alors qu’il avait confirmé l’arrestation de Mootassem Kaddafi, un des fils de l'ancien dirigeant en fuite, Abdelkarim Bizama, conseillé du chef du CNT, Moustapha Abdeljalil a finalement démenti l’information. Mercredi soir, des tirs de joie et des concerts de klaxon avaient résonné à Tripoli et à Misrata pour saluer une arrestation d’abord confirmée par ce même Abdelkarim Bizama.
« Il y a une confusion à propos d'une capture de Mootassem. Nous enquêtons à ce sujet auprès de plusieurs personnes ayant été détenues ou emprisonnées. Et dès que nous aurons une confirmation, il y aura une annonce officielle de l'arrestation de Mootassem », a-t-il déclaré.
À Syrte, le commandant Wissam Ben Ahmed, l'un des chefs des opérations du CNT sur le front de l’est, a assuré que Mootassem Kaddafi n'avait pas été arrêté. « Mais certains prisonniers que nous avons capturés disent que (Mouammar) Kaddafi se trouve à Syrte », a-t-il ajouté. L'ancien dirigeant est en fuite depuis la chute de son QG à Tripoli le 23 août, après 42 ans au pouvoir.
L’organisation Amnesty international a quant à elle critiqué les pratiques des autorités intérimaires libyennes. Dans un rapport paru jeudi, l’organisation basée à Londres accuse les autorités du CNT de « détentions arbitraires et de violences généralisées infligées aux prisonniers ».
Des cas de tortures à tripoli ?
Amnesty estime ainsi que quelque 2 500 personnes ont été arrêtées, la plupart sans mandat d'arrêt, à Tripoli et dans les environs de la capitale libyenne depuis la prise de la ville par les forces du CNT, le 23 août dernier.
Le rapport raconte que nombre de prisonniers ont été roués de coups, et que « dans certains cas, il y a des preuves de tortures pour obtenir des aveux ou punir » les personnes soupçonnées de liens avec le régime de Mouammar Kaddafi.
« Le risque est réel qu’en l’absence de mesures fermes et immédiates, certaines pratiques du passé ne soient remises au goût du jour. Les arrestations arbitraires et la torture ont en effet caractérisé le régime du colonel Kaddafi », a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Jalal Al-Galal, porte-parole du CNT, a indiqué que le Conseil provisoire prendrait assurément connaissance de ce rapport. Il a ajouté que le président du CNT, Moustafa Abdeljalil, avait « déclaré à de multiples reprises qu'il ne tolérerait aucun abus contre des prisonniers et très clairement précisé qu'il enquêterait sur de telles allégations ».
(Avec AFP)