La journée mondiale de l'alimentation est célébrée ce samedi à Moroni en présence du vice-président en charge du ministère de la Produ...
La journée mondiale de l'alimentation est célébrée ce samedi à Moroni en présence du vice-président en charge du ministère de la Production de l'Environnement, de l'énergie, de l'industrie et de l'artisanat. Le thème retenu est "Prix des denrées alimentaires, de la crise à la stabilité" comme pour attirer l'attention sur la crise économique qui sévit à travers le monde et qui a eu comme impact une augmentation vertigineuse des prix de denrées alimentaires.
Selon les données récentes de la banque mondiale, la volatilité et l'augmentation des prix des aliments entre 2010-2011 a jeté "prés de 70 million de personnes dans l'extrême pauvreté et aggravé la situation des plus pauvres dont environ 1 milliard ne mangent pas à leur faim". Les Comores ne sont pas épargnées par l'insécurité alimentaire. Les données d'une récente étude, réalisée en milieu rural au niveau des trois îles, indiquent que plus de 50% de la population est dans une insécurité alimentaire relative et 33% des ménages dans une insécurité alimentaire absolue. Et plus de 60 % des populations vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Selon un rapport de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao), un Comorien mangerait 1800 calories par jour au lieu des 2400, préconisées pour pouvoir garder une parfaite santé. Le même rapport a montré que l'agriculture représente 40 % du PIB du pays. Les Comores occupent le 132eme rang sur un total de 152 pays exposés à une crise alimentaire. "Le combat contre la faim n'est pas des plus aisés mais il est plus dur que d'autres défis que l'on croyait impossibles à relever, telle l'éradication de la polio ou la quête de la lune", a déclaré le vice- président Fouad Mhadji dans son allocution.
Les recherches menées par la Fao, pointent du doigt la spéculation. Si elle n'est pas nécessairement à l'origine des fluctuations des prix, elle pourrait en aggraver l'amplitude et la durée. "Si l'on veut s'attaquer sérieusement aux problèmes de la faim dans le monde, il faut s'employer davantage à lutter contre les fluctuations des prix des denrées alimentaires [Et pour cela] Il faut une volonté politique", a déclaré Opia Mensah Kumah du Snu au nom du directeur général de la Fao. Représentante des vendeuses de Volovolo, Mama Ladati a critiqué le manque "cruel d'investissement, des difficultés pour écouler des produits et les négligences dont feraient objet l'agriculture et la pêche, les "deux pilier de tout développement du pays".
Le constat général à la sortie de ces assisses est que "une concertation permanente des efforts collectifs et harmonisés des acteurs et décideurs est necessaire si l'on veut juguler le désastre de la sous alimentation et améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables".
Nakidine Hassane
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