Pour Anissi Chamsidini, gouverneur de l'île d'Anjouan, l'autonomie des îles n'est pas respectée. Cet ancien chef de protocol...
Pour Anissi Chamsidini, gouverneur de l'île d'Anjouan, l'autonomie des îles n'est pas respectée. Cet ancien chef de protocole de Sambi dénonce l'attitude des anciens collaborateurs de Fundi aujourd'hui au pouvoir et parle avec amertume de la marginalisation des îles.
C'est vrai, notre pays est en crise mais la hausse était brutale. Nous regrettons que des décisions aussi importantes sur la vie de la population soient prises sans que nous soyons associés.
Que faire alors ?
Je pense que l'Etat doit s'expliquer, sensibiliser la population et s'impliquer pour discuter sur les prix, parce que cela va de la vie de tous les Comoriens.
Beaucoup pointent du doigt la mauvaise gestion des sociétés d'Etat, comme étant la source des toutes ces difficultés.
Nous demandons à savoir les responsabilités sur cette mauvaise gestion. Non, le peuple ne doit payer pour la faute des autres. Il faut que les responsables soient sanctionnés.
Justement, au sujet des gestions des sociétés d'Etat, un décret du chef de l'Etat décide que les gouverneurs n'auront qu'un simple avis sur la désignation des directeurs généraux et régionaux. Quelle est votre réaction ?
Je pense que le Président a été mal conseillé. Nous ne sommes pas d'accord. Les textes attribuent aussi des responsabilités aux îles autonomes sur la gestion des sociétés d'Etat. Le président devrait se référer aux lois avant de décréter. Et nous nous réservons le droit de l'attaquer devant la Cour constitutionnelle. Mais j'espère qu'on puisse trouver un terrain d'entente avec le chef de l'Etat.
Des incompatibilités ont été relevées dans la constitution. Pensez-vous qu'il faudrait réviser la constitution?
J'estime qu'on ne peut pas continuer à être régi par des textes bâtis sur des dysfonctionnements et des incompatibilités. Face à cela, il faudrait que tout le monde se concerte pour instaurer le débat afin d'aboutir à une vraie constitution au service des tous les Comoriens.
Estimez vous que l'autonomie des îles est bien réelle ?
Non, l'autonomie des îles est malmenée voire bafouée. Ceci peut nous ramener dans des difficultés jusqu'à l'ébranlement même du système de la tournante. Il faut équilibrer les pouvoirs et se mettre d'accord sur les compétences des uns et des autres. Moi, j'ai compris que l'Union doit être concepteur et les îles des exécutants. Mais malheureusement, moi, à Anjouan, par exemple, je ne sens pas la présence de l'Union que par quelques voyages des officiels.
Comment jugez la gestion du dossier de Madjiriha.
J'estime que le dossier n'avance pas. Beaucoup des familles vivent dans des difficultés énormes. Nous demandons à ce que les victimes soient accompagnées. J'estime que ce qui est fait, notamment par l'Etat, pas n'est pas suffisant.
Vous êtes un fidèle du président Sambi. Comment réagissez sur les propos de Mmadi Ali, directeur de cabinet du président Ikililou et sur la plainte de la CRC contre lui ?
Ce sont des propos non réfléchis et déplacés. Et c'est surtout inconcevable quand ces propos viennent d'un ancien compagnon de Sambi et un proche collaborateur de Ikililou. Je condamne donc ses propos. Le président Sambi mérite de tous nos respects parce que c'est grâce à lui que nous sommes ce que nous sommes.
Au sujet de la plainte, je ne vois qu'un acharnement contre l'ancien président. Sinon, pourquoi ne pas porter plainte aussi contre Ikililou et les autres qui sont aujourd'hui au pouvoir. Parce qu'ils ont tous géré avec lui.
Quelle est votre position sur le dossier du colonel Mohamed Bacar et ses hommes toujours en exil ?
Cette question me préoccupe. Je veux que la question soit d'actualité et l'Etat doit préciser sa position. Qu'on sache s'il y a poursuite ou pas. Je me considère le gouverneur des tous les anjouanais et je veux aider chacun à vivre une vie paisible pour l'harmonie et la cohésion de l'ile.
Qu'attendez-vous du séminaire gouvernemental sur le plan d'action du gouvernement et des lettres d'émissions consignées aux ministres par le président ?
Je trouve que les îles sont marginalisées et ne sont impliquées en rien sur l'élaboration et le suivi des tous ces plans et missions. Alors que l'exécution devrait revenir aux iles.
Vos priorités ?
L'éducation, la santé, l'environnement et la sécurité. Anjouan a beaucoup souffert par rapport aux autres iles.
MMADI MOINDJIE : albalad
COMMENTAIRES