Construite à l’époque coloniale, la maison d’arrêt de Moroni offre tout, sauf un lieu où les êtres-humains peuvent vivre. A l’entrée, dans ...
Construite à l’époque coloniale, la maison d’arrêt de Moroni offre tout, sauf un lieu où les êtres-humains
peuvent vivre. A l’entrée, dans le quartier des hommes, une odeur nauséabonde et difficile à identifier vous souhaite la bienvenue. Dans le quartier des femmes, les visiteurs sont accueillis par l’odeur du mélange des
urines et des excréments et… saison de pluie ou pas, le planché est toujours inondé. Dans le quartier des hommes, “les détenus mineurs, les criminels, les condamnés pour délits et les personnes
en détention provisoires cohabitent“, informe Moussa Youssouf, le gardien en chef de la prison.
L’intimité n’est pas une vertu dans ces lieux. “Pendant la journée, nous nous servons des toilettes nouvellement construites. A vingt heures nous n’en avons pas accès puisque les portes des cellules sont fermées. Pour nos besoins nocturnes, nous nous servons des seaux en plastique, vingt litres par cellule, pour les urines et des sachets pour les matières fécales. Ceci se déroule devant tous les codétenus”, déclare Darouechi Abdillah, condamné aux travaux forcés à perpétuité pour avoir ôté la vie à son épouse. Les cellules sont des chambres, dont la plus grande est une pièce d’environ 30 m2, dépourvues de toute forme de cloison. Des sacs en plastique contenant les effets personnels des détenus sont suspendus à l’aide de clous sur un mur grisé par l’humidité et maculé de tache noire par la moisissure. La santé, une denrée rare à la maison d’arrêt
“Dans ce quartier des hommes, nous avons un effectif de cent soixante onze détenus. La grande pièce contient quatre-vingt prisonniers, les quatre-vingt onze restants sont repartis dans les autres cellules. Les détenus dorment par terre sur des nattes. Les matelas, qui s’y trouvent, appartiennent aux détenus quirepartiront avec à leur libération”, précise le gardien en chef de cette maison d’arrêt. La question de la santé est une denrée rare à la maison d’arrêt de Moroni. Outre la fièvre, le paludisme et autres maladies chroniques, les détenus sont exposés à des pathologies comme la gale et le béribéri liées
à l’insalubrité du milieu carcéral. “Chaque prisonnier a droit à 500 grammes de riz et une aile de poulet
par jour“, déclare la dame chargée de la distribution de la nourriture. Ils font la cuisine eux-mêmes et chaque
détenu donne sa part.La prison est dépourvue d’une infirmerie ou toute autre structure de santé. A en croire le gardien en chef, un médecin passe pour consulter les détenus. Les cas qui nécessitent une
hospitalisation sont acheminés vers le centre hospitalier national El- Maarouf. Les consultations se font en fonction de la gravité de la maladie. Darouechi Abdillah souffrait d’une hernie : “j’ai dû attendre deux ans avant de rencontrer le médecin afin de bénéficier des soins”. Un détenu, incarcéré pour complicité de recel, s’apprêtait à baisser son pantalon pour exposer ses parties intimes souffrant de démangeaisons. Sous
les moqueries des codétenus, il s’emporte : “je n’ai pas honte de les montrer! Je souffre de la gale et attends
toujours la consultation“. M.M:alwatwan
peuvent vivre. A l’entrée, dans le quartier des hommes, une odeur nauséabonde et difficile à identifier vous souhaite la bienvenue. Dans le quartier des femmes, les visiteurs sont accueillis par l’odeur du mélange des
urines et des excréments et… saison de pluie ou pas, le planché est toujours inondé. Dans le quartier des hommes, “les détenus mineurs, les criminels, les condamnés pour délits et les personnes
en détention provisoires cohabitent“, informe Moussa Youssouf, le gardien en chef de la prison.
L’intimité n’est pas une vertu dans ces lieux. “Pendant la journée, nous nous servons des toilettes nouvellement construites. A vingt heures nous n’en avons pas accès puisque les portes des cellules sont fermées. Pour nos besoins nocturnes, nous nous servons des seaux en plastique, vingt litres par cellule, pour les urines et des sachets pour les matières fécales. Ceci se déroule devant tous les codétenus”, déclare Darouechi Abdillah, condamné aux travaux forcés à perpétuité pour avoir ôté la vie à son épouse. Les cellules sont des chambres, dont la plus grande est une pièce d’environ 30 m2, dépourvues de toute forme de cloison. Des sacs en plastique contenant les effets personnels des détenus sont suspendus à l’aide de clous sur un mur grisé par l’humidité et maculé de tache noire par la moisissure. La santé, une denrée rare à la maison d’arrêt
“Dans ce quartier des hommes, nous avons un effectif de cent soixante onze détenus. La grande pièce contient quatre-vingt prisonniers, les quatre-vingt onze restants sont repartis dans les autres cellules. Les détenus dorment par terre sur des nattes. Les matelas, qui s’y trouvent, appartiennent aux détenus quirepartiront avec à leur libération”, précise le gardien en chef de cette maison d’arrêt. La question de la santé est une denrée rare à la maison d’arrêt de Moroni. Outre la fièvre, le paludisme et autres maladies chroniques, les détenus sont exposés à des pathologies comme la gale et le béribéri liées
à l’insalubrité du milieu carcéral. “Chaque prisonnier a droit à 500 grammes de riz et une aile de poulet
par jour“, déclare la dame chargée de la distribution de la nourriture. Ils font la cuisine eux-mêmes et chaque
détenu donne sa part.La prison est dépourvue d’une infirmerie ou toute autre structure de santé. A en croire le gardien en chef, un médecin passe pour consulter les détenus. Les cas qui nécessitent une
hospitalisation sont acheminés vers le centre hospitalier national El- Maarouf. Les consultations se font en fonction de la gravité de la maladie. Darouechi Abdillah souffrait d’une hernie : “j’ai dû attendre deux ans avant de rencontrer le médecin afin de bénéficier des soins”. Un détenu, incarcéré pour complicité de recel, s’apprêtait à baisser son pantalon pour exposer ses parties intimes souffrant de démangeaisons. Sous
les moqueries des codétenus, il s’emporte : “je n’ai pas honte de les montrer! Je souffre de la gale et attends
toujours la consultation“. M.M:alwatwan
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