Les Etats-Unis ont finalement tranché, mettant fin aux pourparlers sur la demande d'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU. Jeu...
Les Etats-Unis ont finalement tranché, mettant fin aux pourparlers sur la demande d'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU. Jeudi 8 septembre, la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, a annoncé formellement et explicitement que les Etats-Unis opposeraient leur veto à une tentative des Palestiniens d'obtenir la reconnaissance d'un "Etat de Palestine" au Conseil de sécurité des Nations unies.
Mardi, le président palestinien, Mahmoud Abbas, et deux émissaires américains avaient fait, au terme d'une rencontre, le constat de l'ampleur de leur divergences sur la question. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui a parlé avec Mahmoud Abbas au téléphone mardi, l'a exhorté à écouter attentivement le message des diplomates américains et à "continuer à travailler dur avec [eux] pour éviter un scénario négatif à New York".
"Cela ne devrait pas surprendre (...) que les Etats-Unis sont opposés à une démarche des Palestiniens à New York pour essayer d'établir un Etat qui ne peut être obtenu que par la négociation. Donc oui, si quelque chose vient à être voté au Conseil de sécurité, les Etats-Unis opposeront leur veto", a dit la porte-parole du département d'Etat. Mme Nuland a estimé en conséquence que la présentation d'une demande palestinienne demeurait incertaine.
LA CAMPAGNE PALESTINIENNE EST LANCÉE
La direction palestinienne a toutefois confirmé son intention de porter sa demande devant l'ONU, lors de la prochaine session de l'assemblée générale de l'organisation, le 19 septembre, "pour obtenir la reconnaissance de l'adhésion d'un Etat de Palestine sur les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale", soit avant l'occupation par Israël de la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza.
"Nous allons au Conseil de sécurité pour protéger les droits du peuple palestinien et l'idée d'une solution à deux Etats", a réagi le porte-parole du président palestinien, Nabil Abou Roudeina. "Nous ne voulons pas de problème avec l'administration américaine mais nous sommes engagés dans des négociations fondées sur les lignes de 1967 et le gel de la colonisation", a-t-il indiqué, en référence à des positions soutenues publiquement par le président américain, Barack Obama, et rejetées par Israël.
La campagne pour appuyer cette demande d'adhésion a été lancée, dans la matinée, par les Palestiniens qui appellent le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, à soutenir leur démarche. A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, une centaine de personnes brandissant drapeaux et pancartes ont défilé jusqu'au quartier général de l'ONU pour remettre au responsable de l'organisation dans la ville, Pascal Soto, une lettre sollicitant le soutien de Ban Ki-moon à l'adhésion.
"L'admission de l'Etat de Palestine à l'ONU est un important pas en direction de la fin de l'occupation [israélienne], de l'indépendance palestinienne et d'une paix juste et globale au Proche-Orient", explique le texte. "Nous espérons que vous [Ban Ki-moon] vous joindrez au consensus international et que vous soutiendrez la requête palestinienne pour une reconnaissance qui a trop longtemps tardé".
"LARGE MOBILISATION"
Le direction palestinienne appelle à "une large mobilisation en Palestine, dans les camps [de réfugiés] dans le monde arabe et dans tous les pays du monde pour soutenir la démarche aux Nations unies", et insiste sur le caractère "pacifique" de ces manifestations.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doit remettre en personne à M. Ban la demande d'adhésion le 20 septembre, faute de perspective de reprise des négociations de paix avec Israël, enlisées depuis près d'un an. Les Palestiniens espèrent obtenir le soutien de "plus de 150 pays" sur les 193 membres de l'ONU en cas de vote à l'Assemblée générale, selon le négociateur palestinien Saëb Erakat.le monde
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