Les premiers cent jours du nouveau président à la tête du pays sont écoulés. Une période, généralement reconnue comme susceptible de fourni...
Les premiers cent jours du nouveau président à la tête du pays sont écoulés. Une période, généralement reconnue comme susceptible de fournir des indications sur le nouveau pouvoir. Durant cette période, le Comité Maore a cherché à obtenir une audience auprès du Chef de l’Etat. En vain. Nous continuons et nous continuerons à la solliciter. Notre orientation reste : l’unité de toute la Nation derrière le Chef de l’Etat du moment autour d’une stratégie à la fois réaliste et active.
Durant cette période, le Comité Maore a choisi de ne pas s’exprimer publiquement afin de ne pas gêner les nouvelles autorités. Et pourtant, les questions se bousculaient. Notre déception fut énorme de voir l’incapacité de la diplomatie comorienne à obtenir une dénonciation ferme et vigoureuse de la France lors du sommet africain de Malabo, le premier sommet après la “départementalisation française“ de l’île comorienne. La question n’a même pas été évoquée alors qu’elle avait été boostée, aboutissant même à la décision de réanimer le Comité des Sept, la structure africaine dédiée à la question de l’île comorienne de Mayotte. La stupéfaction a régné lors des derniers Jeux des îles de l’Océan indien quand on a vu une équipe “comorienne“ affronter une équipe “maoraise“ sans état d’âme et sans la moindre explication des autorités comoriennes, même si, et c’est un leurre qui annonce un désastre, Maore n’a pas arboré le drapeau français.
Les interrogations ont fusé de toutes parts sur l’énigme du dialogue entre frères comoriens prôné par le Président. Enfin, dans la lettre de mission au Mirex, la question de Mayotte figure en bonne place mais elle n’a donné lieu à aucun développement, aucun objectif concret n’a été fixé. Elle donne l’impression d’une simple formalité dont on s’acquitte le plus simplement possible. A la veille de l’ouverture de la 66ème Ag de l’Onu, il nous faut rompre le silence. Rien n’a en effet filtré sur les dispositions du pays à ce sommet, pas d’indice d’une bataille diplomatique quelconque, d’autant que là aussi, c’est la première Ag de l’Onu après la “départementalisation“. Nous sommes donc en droit et en devoir d’interpeller l’Etat et son Chef. Oui pour le dialogue comme voie fondamentale. Mais il est impératif d’intégrer le fait que la France n’en veut pas. La stratégie à suivre est donc d’amener la France sur la table de négociation.
Il faut pour cela exercer des pressions sur le gouvernement français. Notre seule arme, ce sont les instances internationales. La France, qui veut apparaître aux yeux du monde comme le défenseur du droit de la liberté, ne supportera pas d’être indexée comme un des pires fauteurs de trouble dans le monde. La France se ridiculisera si elle est condamnée par la Cour pénale internationale pour crime contre l’Humanité comme elle doit l’être. C’est pour cela qu’elle exerce des fortes pressions sur le gouvernement comorien pour qu’il ne prenne pas d’initiative internationale conséquente. Le gouvernement français compte sur sa force et sa puissance pour faire passer l’occupation de Mayotte comme un fait accompli et elle mise sur la faiblesse de notre résistance. Les nouvelles autorités ont le devoir de renverser la tendance, ne plus céder aux chantages sur l’aide et/ou sur le visa et mener une diplomatie intelligente pour obtenir que la France soit mise au banc des accusés.
C’est la seule façon d’agir pour le dialogue. Il faut une résolution à l’Onu! Le Comité Maore appelle d’ores et déjà à une large mobilisation pour une célébration du 12 novembre 2011 à la hauteur du défi français. Aux yeux du monde, Mayotte ne sera jamais un département français. Mayotte est comorienne et le restera à jamais… Alwatwan
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