Mayotte - Passions autour de la mort de Roukia

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Le feuilleton macabre de l’été est devenu celui de l’année depuis que deux gendarmes et un policier du groupement d’intervention régional (G...

Le feuilleton macabre de l’été est devenu celui de l’année depuis que deux gendarmes et un policier du groupement d’intervention régional (GIR) ont été mis en examen notamment pour offre de stupéfiants dans le cadre du décès de la jeune Roukia. Rien n’est encore prouvé et l’éventuel dépaysement du dossier provoque une forte tension au tribunal de Grande Instance de Mamoudzou (TGI) où tous les coups sont permis.
 


Nous avions détaillé les débuts de l’enquête sur le décès le 15 janvier dernier de la jeune Roukia (Malango du 25/01, du 27 février et du 18 mai) où la suspicion d’une overdose avait pris le pas sur celle d’un meurtre. Car la jeune fille de 18 ans avait passé la soirée avec son petit ami qui prétendait l’avoir retrouvée au matin, inanimée. Ayant pris peur, ce dernier l’avait transportée à Trévani. Si les premières autopsies ne révélaient aucune trace de drogue, mais des hématomes au niveau de la tête, les suivantes faisaient état de présence d’héroïne. Il faut dire que Mathias Belmère avait déjà été condamné en 2007 pour trafic de drogue.

Or, à la fin du mois de juillet, deux gendarmes et un policier du GIR, cellule qui rassemble les deux entités, sont mis en examen par le juge d’instruction Hakim Karki pour « acquisition, offre, cession, détention et transport illicites de produits stupéfiants », mais surtout pour deux d’entre eux, d’homicide involontaire. Car selon l’enquête, la drogue qui serait à l’origine de la mort de Roukia proviendrait d’une filière qu’ils auraient infiltrée. Surtout que l’un de leurs « indics » parle et signale que « la drogue, c’est un gendarme qui me l’a filé ! ». Et « le procureur général près du tribunal de Saint Denis a reconnu publiquement que les gendarmes ont remis la drogue saisie en circulation » signale maitre Mansour Kamardine, qui défend la famille de Roukia et qui rajoute qu’ « ils n’en ont pas le droit sans le contrôle d’un magistrat ». Le chef du GIR, le capitaine Gérard Gautier a été entendu comme témoin assisté.

Selon « Le Parisien » le général de division Jean-Régis Véchambre, le patron de la gendarmerie outre-mer à Paris, a adressé deux mails au juge d’instruction, suggérant de « remettre à plus tard les convocations des deux gendarmes », une pression, selon les proches du dossier dont Me Kamardine, alors que le zèle du juge Hakim Karki a été pointée du doigt dans la presse locale et nationale.

Dépaysée ou pas, l’affaire laissera des traces au sein de la justice mahoraise

Seulement, le dossier fait apparaître que la drogue qui aurait été remise par un des informateurs à son officier traitant pour examen serait de la cocaïne, et non de l’héroïne. Cocaïne qui aurait été rendue à l’ « indic » qui disait craindre pour sa vie s’il ne la rendait pas au trafiquant. Et, lors des investigations, l’informateur n’aurait pas hésité à « enfoncer » son officier traitant pour se couvrir. Une enquête de l’inspection générale de la police et de la gendarmerie (la Police des polices) aurait conclu que rien ne liait la filière infiltrée par le GIR et la mort de Roukia. Les accusés ont donc fait appel de la décision de mise en examen.

Dans cette affaire, « les informations divulguées à la presse, sorties de leur contexte et donc tronquées » accuse l’avocate des fonctionnaires du GIR, Me Fatima Ousseni, ont amené le procureur général de la cour d’appel de Saint-Denis, Denis Robert-Charrerau à demander à la Cour de Cassation la délocalisation du dossier à La Réunion. Un dépaysement « garant d’une sérénité qui manque à Mayotte » souligne l’avocate. La chambre criminelle de la Cour de Cassation devrait se prononcer à ce sujet d’ici le début du mois de septembre.

Mais pour Me Kamardine, « la délocalisation est synonyme de cimetière judiciaire ». L’ancien député dit avoir milité « pour la départementalisation et le droit commun. Quelque soit la nationalité de la jeune Roukia, sa famille a droit à une justice comme n’importe quelle victime », accusant le procureur du TGI de Mayotte, Philippe Faisandier, de protéger les gendarmes avec un dépaysement. « Or, un ancien préfet en exercice avait été jugé à Mayotte, ainsi qu’une greffière du tribunal alors qu’elle travaille avec les magistrats ! ».

« Ne faisons pas de ce dépaysement une question de corps de métier, ni de races : un des gendarmes est mahorais d’origine » martèle Me Ousseni, alors qu’un seul objectif compte pour l’avocate : « comprendre pourquoi et comment la jeune Roukia est morte et agir pour que les lycéen(ne)s soient mieux protégé(e)s contre ce fléau qu’est la drogue ».malango

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