Le 23 juillet, Dariouch Razei-Nejad se trouve dans la rue avec sa femme à Téhéran quand des inconnus à moto ouvrent le feu sur lui. Touché à...
Le 23 juillet, Dariouch Razei-Nejad se trouve dans la rue avec sa femme à Téhéran quand des inconnus à moto ouvrent le feu sur lui. Touché à la gorge, il meurt. Dans les jours qui suivent, confusion sur l'identité réelle de cet homme de 35 ans : les médias iraniens le présentent d'abord comme un spécialiste de physique nucléaire travaillant notamment pour l'Organisation iranienne de l'énergie atomique et le ministère de la défense, explique l'Agence France-Presse. Puis, sans explication, il est ensuite qualifié d'"étudiant en maîtrise d'électricité" à l'université Khajeh-Nassir de Téhéran. Mais, pour l'Iran, il n'y a pas de doute : Israël et les Etats-Unis sont derrière l'assassinat.
Mardi 2 août, rebondissement : le quotidien allemand Spiegel affirme, dans sa version en ligne, qu'Israël a commandité l'assassinat, citant une source des services secrets israéliens, pour qui "il s'agit de la première action retentissante du nouveau chef du Mossad [les services secrets de l'Etat hébreu], Tamir Pardo".
Dariouch Razei-Nejad n'est pas le premier scientifique assassiné en Iran. En 2010, deux autres physiciens travaillant sur le programme nucléaire iranien avaient été tués (lire cet article du Monde.fr pour un rappel des faits). "D'après les services secrets israéliens, ces meurtres font partie d'une programme de sabotage, ou du moins de ralentissement du programme nucléaire iranien", écrit le Spiegel.
"Curieux", commente Le Figaro : pour le journaliste, il est étrange que "le Mossad revendique aussi clairement un assassinat, l'une des règles de la guerre de l'ombre étant de ne jamais démentir ni revendiquer quelque action que ce soit". "Mais il est, en revanche, tout à fait plausible que cette mort ne soit pas totalement fortuite", nuance l'article, car "les spécialistes du renseignement considèrent que ces meurtres en série sont trop nombreux pour ne pas être un tant soit peu coordonnés". L'assassinat, afin de protéger les intérêts d'Israël a déjà été utilisé par les services secrets du pays, rappelle le journaliste.
Ce troisième meurtre s'inscrit dans un contexte de fortes tensions internationales autour du nucléaire iranien : à quatre reprises, le pays a été sanctionné par l'ONU pour avoir refusé de mettre fin à son programme d'enrichissement de l'uranium. Car si Téhéran assure que son programme nucléaire est purement civil, les pays occidentaux soupçonnent le régime islamiste de chercher à se procurer la bombe atomique. Quant à Israël, il considère l'Iran comme une menace majeure.le monde
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