« Pour les auteurs de manquements, nous n'attendrons pas de vous en parler Monsieur le Président car, nous savons que si nous ne les li...
« Pour les auteurs de manquements, nous n'attendrons pas de vous en parler Monsieur le Président car, nous savons que si nous ne les limogeons pas, nous serons, nous, limogés »
Intégralité du discours de M. Hamda Abdallah, Ministre de l'Intérieur, à l'occasion de la remise des lettres de mission aux Ministre par le Chef de l'Etat.
Excellence Monsieur le Président de l'Union des Comores,
Excellence Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Monsieur le Gouverneur de l'le de Ngazidja,
Chers collègues Ministres,
Honorables Conseillers du Chef de l'Etat
Chers frères Secrétaires généraux des différents Ministères
Membres de la presse, témoins de l'Histoire, qui avez le privilège d'assister à cette cérémonie ;
Que la paix et le Salut soient sur Vous.
La journée d'aujourd'hui va certainement avoir son poids dans l'Histoire de notre pays. Elle marque le jour où Son Excellence le Président de la République, a opté pour une nouvelle gouvernance dans notre pays.
Ainsi, au-delà de l'émotion que j'ai ressentie en recevant des mains du Chef de l'Etat, ce document, je me suis rappelé avec regret et espoir, nos frères cadres qui sont dans les différents services publics de ces île et dont certains sont en place depuis que nous avons proclamé l'indépendance.
Aujourd'hui, Excellence, après plus de trente cinq ans d'indépendance, notre pays se retrouve dans sa situation actuelle : une extrême pauvreté, une éducation nationale à vau-l'eau, comme l'a dit un jour Ali Soilih, une Justice, Monsieur le Président, qui est au plus bas au point de provoquer l'étonnement et de faire perdre espoir à tout observateur.
Monsieur le Président, la gestion des deniers publics est dans la situation que vous connaissez et qui justifie la décision que vous avez prise, de mettre en place, une commission, pour tenter de faire régner la justice dans le pays.
Toutefois, si la corruption est présente, c'est parque elle est réciproque. Ainsi, les corrompus et les corrupteurs sont, au même titre, des ennemis de la Nation.
Monsieur le Président, n'allons pas très loin. Prenons l'exemple du dysfonctionnement qui a conduit au naufrage survenu cette semaine et qui a été à l'origine de mort d'hommes, principalement due à la négligence. Il y a certes les agences maritimes mais il ya également les responsables chargés de la sécurité des transports maritimes.
Parmi les victimes, qui sont des compatriotes d'Anjouan et de Mwali, certains seraient venus à Moroni pour se faire établir un passeport. Cela fait partie des dysfonctionnements qui existent dans notre pays et sur lesquels, nous devons avoir un regard.
Je ne vous parlerai pas de ce qui se passe dans le domaine de la santé.
Monsieur le Président, si quelque chose vous empêche de dormir depuis que vous avez pris les responsabilités du pays, ayant eu la chance de faire partie du pouvoir pendant les cinq dernières années, c'est que vous avez pu vous rendre compte de tous les maux qui rongent ce pays.
Ces maux ne relèvent pas de la responsabilité du pouvoir central seul, depuis que nous avons le système de partage du pouvoir entre l'Union et les iles.
Aussi, Monsieur le Président, nos frères qui assurent l'autorité dans les iles, notamment les Gouverneurs, les agents des différentes administrations des iles, doivent-ils considérer que nous formons une seule et même Nation.
Or, comme le disait Ali Soilih, quand la Nation est au bord du gouffre, il n'ya qu'un front, un seul front.
Je demande l'indulgence de cette honorable assistance, pour les propos que je tiens ici car je fais partie des citoyens comoriens qui ont eu la chance de vivre la proclamation de l'indépendance et qui ont vécu les difficultés de ce pays.
Monsieur le Président, au nom de mes collègues membres du Gouvernement, en particulier les Vice-présidents ici présents, je reçois le document que vous nous avez remis en vous disant que chacun de nous, personnellement, en ressent tout le poids.
Ce document, Monsieur le Président, a été préparés par les experts de nos différents services. C'est pourquoi, nous, membres du Gouvernement, saisissons cette opportunité pour vous dire que nous prenons Votre Excellence à témoin, devant la population comorienne.
En effet, en ce moment même, des Comoriens nous regardent en direct à la télévision tandis d'autres nous écoutent à la Radio. Même si malheureusement, ces médias ne sont pas captés sur l'ensemble des îles, je suis persuadé que ceux qui nous nous entendront, en parleront aux autres.
Nous prenons donc Votre Excellence à témoin, devant la population comorienne, pour dire que nous recevons de tout cœur le document qui a été préparé par nos experts et que nous en mesurons tout le poids. Nous prenons ainsi cette responsabilité en connaissance de cause.
Toutefois, nous vous demandons, Monsieur le Président, le jour où, je viendrais dire à Votre Excellence que tel responsable d'une telle Direction, doit être suspendu de ces fonctions dans les vingt-quatre heures, de diligenter le décret nécessaire. C'est ce que nous, ministres, souhaiterions.
Nous ajoutons à votre haute attention, que nous nous sommes concertés pour vous demander de prêter l'oreille et d'avoir des militaires compétents qui sauront assurer le contrôle de ceux qui viendront vous voir dans ce palais, notamment les agents de l'Etat. Il en est de même pour la Direction du Protocole qui ne doit plus permettre qu'un fonctionnaire puisse s'approcherez vous car, nous, de notre côté, nous entendons prendre nos responsabilités.
Parce que vous nous en avez donné les raisons et les preuves, Monsieur le Président, nous nous faisons confiance.
Pour les auteurs de manquements, nous n'attendrons pas de vous en parler Monsieur le Président car, nous savons que si nous ne les limogeons pas, nous serons, nous, limogés.
Nous vous disons donc, Monsieur le Président, que de la part de tous, de celui qui balaie le bureau à la secrétaire, du chauffeur au directeur général en passant par les secrétaires généraux, nous souhaitons une franche collaboration dans l'accomplissement de la mission que vous nous avez confiée. Nous écouterons leurs conseils et nous aurons besoin de leur contribution. Toutefois, pour toute personne qui aura dépassé les limites, qu'il soit magistrat, Secrétaire Général, Conseiller ou planton, chacun assumera ses responsabilités.
Je demande votre indulgence, Monsieur le Président, si mes propos ont pu vous importuner et de mettre cela sur le compte de la grande responsabilité que vous venez de nous confier devant les Comoriens aujourd'hui.
Que la Paix et salut soient sur vous.
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