L'avocat de la famille de la jeune fille morte à Mansour Kamardined'une overdose, une affaire de trafic de drogue dans laquelle deux...
L'avocat de la famille de la jeune fille morte à Mansour Kamardined'une overdose, une affaire de trafic de drogue dans laquelle deux gendarmes et un policier sont poursuivis, va en appeler à Nicolas Sarkozy pour que l'affaire soit instruite et jugée sur l'île, après une demande de dépaysement du parquet, a-t-on appris mercredi.
Le procureur général de la cour d'appel de Saint-Denis a indiqué mercredi qu'il allait demander à la Cour de cassation la délocalisation à La Réunion de l'enquête sur un trafic de drogue et la mort d'une jeune fille dans laquelle deux gendarmes et un policier de Mayotte sont poursuivis.Cette annonce a provoqué la vive opposition de l'avocat de la famille de la jeune Roukia, Me Mansour Kamardine, ainsi que de celui d'un des indicateurs des gendarmes également mis en examen, Me Saïd Larifou.
"On ne peut pas juger quelqu'un que l'on connaît. Il faut du recul", a déclaré à l'AFP le procureur général de Saint-Denis, Denis Robert-Charrerau.
"Mayotte est un territoire restreint où gendarmes, policiers et magistrats travaillent ensemble. Pour une bonne administration de la justice, il faut que les magistrats chargés du dossier puissent travailler avec tout le recul nécessaire et en toute impartialité", a-t-il insisté.
Il adressera "jeudi" une requête au procureur général de la Cour de cassation pour proposer le dépaysement du dossier à La Réunion, département français le plus proche.
Cette saisine fait suite à une demande qui lui a été adressée en ce sens mardi par le procureur de la République de Mayotte, île de l'océan Indien devenue le 31 mars dernier le 101e département français.
"La mise en examen de trois membres du GIR avec lequel les magistrats du siège et du parquet de Mamoudzou travaillent régulièrement m'a conduit à transmettre (...) une demande de délocalisation (...) dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice", avait écrit Philippe Faisandier, déplorant des "informations parcellaires voire inexactes" livrées à la presse "servant manifestement des intérêts particuliers".
M. Faisandier rappelait que le 27 juillet deux gendarmes et un policier du Groupement d'intervention régional (GIR) avaient été "mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire suite au décès d'une jeune fille dans des conditions que l'enquête s'emploie à établir et qui pourrait être liée à une consommation d'héroïne".
Le procureur général de Saint-Denis a indiqué à l'AFP que la décision de la chambre criminelle de la Cour de cassation devrait intervenir avant fin août.
L'avocate des mis en examen, Me Fatima Ousseni, qui envisageait une demande de dépaysement dès la semaine dernière, n'était pas joignable mercredi soir.
En revanche, l'avocat d'un "indic'" du GIR mis en examen dans ce dossier, et qui a permis au juge de remonter jusqu'aux gendarmes en révélant que ces derniers avaient organisé ce trafic, s'y oppose "catégoriquement".
"Mayotte ne doit pas être une terre d'exception. Mayotte ne saurait pas être la juridiction de petits voyous et de clandestins seulement", a argumenté Me Larifou.
Me Kamardine a lui reçu pour "consigne" de la famille de Roukia, morte d'overdose, d'"interpeller le président de la République pour qu'il mette tout en oeuvre pour arrêter cette parodie. Pour la famille, c'est un sentiment de dégoût parce qu'on leur arrache un éventuel procès".le point
COMMENTAIRES