Me Kevin Zeglin, avocat au barreau de Paris et correspondant en France du cabinet James Vititoe dans l'affaire Yemenia, pense, contrai...
Me Kevin Zeglin, avocat au barreau de Paris et correspondant en France du cabinet James Vititoe dans l'affaire Yemenia, pense, contrairement aux déclarations d'un responsable de l'association des familles des victimes, que le dossier a bien avancé, notamment sur le volet pénal. "L'on sait qu'il y a eu une erreur de pilotage, que l'appareil n'aurait pas dû atterrir vu les conditions météorologiques et que l'angle d'attaque n'était pas correct", dit-il. La formation de l'aéronaute est l'un des mystères qui restent encore à éclaircir.
"Jusqu'ici, le Yémen ne fournit aucune information sur le sujet", déplore Me Zeglin. Si le cabinet James Vititoe regrette le "manque de coopération" des autorités comoriennes et yéménites, il pense que cela ne saurait empêcher de connaitre la vérité et les circonstances exactes du crash. "Que le gouvernement comorien publie ou non le rapport du Bea (Bureau d'études et d'analyses), nous savons ce qui s'est réellement passé. Le rapport d'étape ne mentionne pas de défaillances techniques, mais pointe plutôt une erreur de pilotage.
La responsabilité de Yemenia est donc entière", poursuit-il. Il faut dire que le cabinet James Vititoe, dont le correspondant aux Comores n'est autre que Me Bahassane Ahmed, a assigné en justice la société américaine Ilfc qui a loué l'appareil à la compagnie yéménite. "Nous pensons que les responsables d'Ilfc ont fait preuve de négligence parce qu'ils ne se sont pas assuré de la capacité du transporteur à entretenir l'avion", estime Kevin Zeglin. La société Ilfc, filiale de l'assureur américain Aig, est la plus grande compagnie de leasing au monde.
En 2010, elle avait passé une commande de cent avions à Airbus et de trente-trois à Boeing. L'appareil A-320 avait d'abord été exploité par Air France entre mai 1990 à et septembre 1996 avant d'être loué par Yemenia Airways. Selon le rapport des experts, les audits menés par le Groupement pour la sécurité de l'aviation civile (Gsac) sur les appareils de Yemenia l'avaient conduit à proposer à l'European aviation safety agency (Easa) de suspendre l'agrément accordé à la compagnie.
Le même rapport fait état de formation initiale du personnel "incomplète", de formation insuffisante pour les auditeurs du système de qualité et de suivi, etc. En janvier 2009, l'audit commandé par Yemenia à Airbus consulting services laissait déjà entrevoir "de sérieux problèmes d'organisation, notamment des services de maintenance", selon les experts. La compagnie yéménite continue de contester le rapport du Bea et demande une contre-expertise indienne ou égyptienne. Elle n'exclut pas une éventuelle explosion ou un incendie de l'appareil.
Le rapport de 67 pages produit par la commission d'enquête comorienne dénonce "de graves fautes de pilotage et des problèmes de maintenance", selon Mohamed Ahmed, président des familles des victimes du crash du 30 juin 2009. Le document se garde, cependant, d'évoquer les circonstances directes de la catastrophe.
M.I: alwatwan
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