La commission d’enquête sur le crash du vol IY 626 de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia a remis, le lundi 27 juin, aux autorités como...
La commission d’enquête sur le crash du vol IY 626 de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia a remis, le lundi 27 juin, aux autorités comoriennes le rapport d’étape sur cet accident, survenu en juin 2009 au large des côtes comoriennes et qui avait fait 152 victimes. Une copie de ce document de 66 pages a été également remise aux autres protagonistes dans cette affaire. Il s’agit de la France, pays constructeur de l’appareil, du Yémen, le transporteur, et des Etats-Unis, concepteurs des boîtes noires qui équipaient l’appareil accidenté. C’est le tout premier rapport d’étape publié deux ans après l’accident. Une publication devait se faire à chaque commémoration, à défaut d’un rapport définitif. Joint au téléphone, l’enquêteur principal, Bourhane Ahmed Bourhane, a soutenu que le rapport “tient compte seulement des faits. C’est la somme des travaux qui ont été déjà faits par l’ensemble des équipes techniques”. Il s’agit des lectures des boites noires faites par le Bureau d’enquête et d’analyse (Bea), les demandes de deuxième lecture proposées par le Yémen et la lecture de mémoire qui a été faite par les américains. “Il faut maintenant aller vers les analyses des données et des débris de l’appareil. Des demandes ont été formulées par une partie pour l’analyse d’autres pièces“, a-t-il précisé. Les 66 pages du rapport ne mettent directement en cause “aucune personne, ni institution“, a soutenu l’enquêteur principal à Hzk-presse. Le rapport révèlerait une erreur de pilotage et un problème de maintenance. Mais cette publication ne va pas pour autant dissiper les dissensions entre parties yéménite et française ; chacune accuse l’autre de torpiller l’enquête. La compagnie yéménite avait demandé une relecture des enregistreurs de vol par un laboratoire. Etant donné qu’une partie des pistes des enregistreurs de bord (Cvr et Fdr) n’a pu être lue par le Bea à Paris, le transporteur continue de contester les conclusions des analyses données par le laboratoire sur les circonstances possibles du crash. Celles-ci écartaient l’hypothèse d’une explosion ou d’incendie de l’appareil. Le travail de contre-expertise, demandée par la partie yéménite, n’a pas pu se faire. Selon une source proche de la compagnie, Yemenia aurait déjà contacté un laboratoire indien pour effectuer la relecture des enregistreurs de vol. La même source a affirmé que “la compagnie n’a pas encore réceptionné les bandes“ des enregistreurs. Par ailleurs, sur les circonstances de l’accident, un récent rapport d’experts, chargé par le tribunal de grande instance de Bobigny d’enquêter sur les circonstances du crash, avait évoqué des erreurs de pilotage. Côté familles des victimes, on continue de dénoncer “ l’enlisement“ de l’enquête. “Cela fait maintenant deux ans que le crash a eu lieu, et les familles ne connaissent toujours pas les causes de l’accident“, a déploré Me Saïd Larifou, avocat d’une vingtaine de familles de victimes, cité par l’agence France presse. Pour Me Didier Jaubert, cité lui aussi par l’Afp, “si on compare avec l’accident du vol d’Air France Paris-Rio, survenu pratiquement au-même moment, l’avancée de l’enquête n’est pas la même“.
Kamardine Soulé
Kamardine Soulé
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