Le dirigeant contesté Mouammar Kadhafi a répété samedi qu'il ne renoncerait pas au pouvoir, alors que l'Otan a rejeté son appel à de...
Le dirigeant contesté Mouammar Kadhafi a répété samedi qu'il ne renoncerait pas au pouvoir, alors que l'Otan a rejeté son appel à des négociations pour mettre fin au conflit qui ensanglante la Libye depuis près de trois mois.Dans le même temps, la rébellion a parlé d'un possible "nouveau front" dans le sud-est du pays, après une deuxième attaque des forces du régime contre une localité de cette région désertique qui a fait 10 morts, six civils et quatre rebelles.
En soirée, trois explosions ont été entendues en provenance du secteur de Bab al-Aziziya à Tripoli, qui abrite le complexe de M. Kadhafi, après un survol d'avions de l'Otan, alors que des combats ont eu lieu dans la journée autour de l'aéroport de Misrata (ouest) après des menaces du régime d'attaquer le port de la ville.
Dans une première apparition publique depuis le 9 avril, M. Kadhafi, le plus ancien dirigeant arabe au pouvoir depuis 1969, a réaffirmé qu'il ne partirait pas malgré la pression militaire de l'Otan, les sanctions financières internationales, l'embargo sur les armes et le gel de ses avoirs."L'Otan doit abandonner tout espoir d'un départ de Mouammar Kadhafi. Je ne quitterai pas mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort", a-t-il dit à la télévision, en qualifiant les rebelles de "terroristes" venus de l'étranger et en affirmant être "sacré" pour son peuple."Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition (...). Nous ne nous rendrons pas mais je vous appelle à négocier. Nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre, retirez vos flottes et vos avions", a lancé M. Kadhafi à l'adresse de l'Otan.L'Alliance atlantique, qui a pris fin mars le commandement des opérations militaires, a rejeté cet appel, soulignant qu'il revenait avant tout à M. Kadhafi de cesser ses attaques contre des civils."L'Otan poursuivra ses opérations jusqu'à ce que toutes les attaques et les menaces contre les civils aient cessé, jusqu'à ce que toutes les forces pro-Kadhafi, y compris les tireurs embusqués, mercenaires et forces paramilitaires, soient rentrées dans leurs bases", a dit un responsable.Le Conseil national de transition, organe politique des rebelles libyens basé à Benghazi (est), a lui aussi rejeté toute négociation avec M. Kadhafi, affirmant que ce dernier n'avait plus aucun rôle à jouer dans l'avenir du pays.Le départ du colonel libyen est aussi réclamé par les Etats-Unis et l'Union européenne. Paris et Washington, avec Londres, avaient lancé l'opération militaire en Libye le 19 mars, sous l'égide de l'ONU, pour faire cesser la répression sanglante de la rébellion par le régime lancée le 15 février.Autre signe pour montrer qu'il est toujours au pouvoir, son régime a appelé les rebelles de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, "à déposer les armes en échange d'une amnistie", après avoir averti que tout navire tentant d'entrer au port de Misrata, seule voix de ravitaillement de la ville assiégée depuis deux mois, serait "frappé avec force".Près de l'aéroport de Misrata, situé à 2 km au sud-ouest de la ville, les combats se sont poursuivis de façon intense avec de fréquentes explosions et des rafales de mitrailleuses lourdes, selon des journalistes de l'AFP. Roquettes et obus de mortier ont également recommencé à tomber sur la ville.Selon plusieurs sources, ces combats ont fait 10 morts et 20 blessées samedi. Dans la soirée, quelques explosions très espacées étaient toujours audibles au loin. Et le réseau de téléphonie mobile, coupé depuis le 16 mars, a recommencé à fonctionner à Misrata.L'Otan a signalé la présence de mines dans le port, et annoncé en avoir neutralisé plusieurs. En attendant, un navire humanitaire était toujours bloqué au port, tandis que trois autres attendaient au large le feu vert de l'Otan pour accoster, selon un membre de l'ONG Mercy Corps."Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, rien", s'est plaint un Ghanéen épuisé parmi les centaines de réfugiés bloqués au port.Dans l'ouest du pays, les insurgés tenaient toujours le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba. L'Otan a annoncé avoir détruit 13 dépôts de munitions et un véhicule de transport blindé dans cette zone de montagnes à majorité berbère et essentiellement ralliée à la rébellion.Dans le sud-est désertique, 70 véhicules pro-Kadhafi ont attaqué la localité oasis de Jalo (300 km au sud de Benghazi) tuant six civils et quatre rebelles, selon la rébellion.Ces soldats étaient probablement les mêmes que ceux qui avaient attaqué jeudi Al-Koufra, environ 300 km plus au sud.A Tripoli, plus de 400 représentants de tribus fidèles au régime Kadhafi ont affirmé dans un communiqué qu'ils se préparaient à se rendre à Benghazi pour rencontrer les tribus des villes sous contrôle des rebelles en vue d'"une réconciliation".© 2011 AFP
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