Ikililou : de la société civile au sommet de l'Etat

Les membres de sa famille biologique ne s'attendaient pas à ce que le jeune Ikililou Dhoinine entre un jour en politique, lui, qui, dans...

Les membres de sa famille biologique ne s'attendaient pas à ce que le jeune Ikililou Dhoinine entre un jour en politique, lui, qui, dans sa jeunesse, y accordait si peu d'importance. En dehors de ses études, i l s'intéressait au sport et à la vie associative.

Mais le temps passe et l'homme aussi évolue. Le virus de la politique, il semble l'avoir attrapé sous le regime Azali auprès de son ami d'enfance, Hamada Madi Bolero dont i l a été, un temps, l e directeur de campagne, l orsque celui s'est fait battre aux l égislatives par Mohamed Larif Oukacha en 2004. Mais il a fallu attendre un jour de mars 2006 pour que le destin bascule pour l'ancien pharmacien formé en Guinée. Le futur président Sambi se rend à Mohéli pour chercher son vice-président de l'île et j ette son dévolu sur lui.

SAMBI CHERCHAIT UN HOMME PIEUX, IL L'A CHOISI CAR IL RÉPONDAIT À SES CONDITIONS
«Sambi cherchait un homme pieux,

il l'a choisi car il répondait à ses conditions», dit un député mohélien. C'est là où va commencer la carrière politique de ce qui est aujourd'hui le septième président de l'Union des Comores. En août 2010, sa candidature fait l'unanimité au sein de sa famille politique. L'homme bénéficie d'un atout de taille : la confiance du chef de l'Etat .Sa droiture et son caractère réservés ont beaucoup pesé sur l a balance car, l oin de se mêler des débats stériles du microcosme politique comorien, le docteur Ikililou Dhoinine a su préserver son image et prouver à l 'opinion que les malversations financières
des hommes. Il fait aujourd'hui d'ailleurs la lutte contre la corruption son cheval de bataille.

Né en août 1962 à Djoiezi dans l'île de Mohéli, le nouveau président est le sixième fils d'une famille moyenne de cette localité. Son père, Dhoinine Madi est natif de Fomboni. Sa mère, Haloua Boinaidi était née à Djoiezi. Orphelin très tôt , il perdra aussi, une des ses grandes sœurs qui a j oué un rôle déterminant dans son éducation. On peut considérer que l a disparation très tôt de ses parents et de sa sœur ont contribué sans doute à former le caractère plutôt solitaire du nouveau président

En 1 986, il obtient un baccalauréat D et s'inscrit au département de Mathématiques et Sciences à l 'ancienne Ecole nationale de l'enseignement supérieur (ENES) de Mvouni avant de s'envoler pour la Guinée où il décroche un doctorat en pharmacie à de Conakry.

Ses camardes d'école parlent d'un homme très attaché à l a religion, discret, honnête et toujours fidèle à ses convictions. «Il ne revient jamais sur une décision qu'il a prise. C'est pour cela qu'il n'aime pas trop parler. Il donne le temps à la réflexion mais quand il décide, difficile de le convaincre», confie un haut cadre de la même génération.

Personne n'a vu ce père de deux enfants, amateur de football, danser de sa vie bien qu'il aime l a musique surtout traditionnelle.Après quelques années passées à la pharmacie nationale autonome des Comores (Pnac),

IL NE REVIENT JAMAIS SUR UNE DÉCISION QU'IL A PRISE. C'EST POUR CELA QU'IL N'AIME PAS TROP PARLER.

il occupera le poste de directeur régional du projet Santé III avant de retourner à Mohéli pour ouvrir sa propre boite avec sa femme, Mme Hadiddja Aboubacar, elle-même cadre superieur en santé publique.

L'expérience acquise durant ces cinq dernières années sera pour l ui un atout dans l e sens d'une plus grande maîtrise des réalités et des questions internationales de l'heure. Alors vice-président en charge du ministère des Finances, le nouveau président à réussi, avec succès l e dossier des Comores auprès du Fonds monétaire international. M. Dhoinine avait pu convaincre les institutions de Brettons-Wood à envisager un programme de coopération avec les Comores en vue de l'effacement de la dette extérieure d'ici à 2012.
Grève des enseignants

Quatrième jour de sit-in au lycée de Moroni

Après la rencontre du collège des sages et des élèves et étudiants du public, lundi, ces derniers ont entamé depuis l e même jour, un sit-in au lycée de Moroni. I ls expliquent que qu'à leurs yeux, la situation est loin du dénouement. «Les professeurs passent ici pour se rendre au bureau du syndicat sans même nous regarder», a dit Said Maoulida, étudiant en histoire à l'Université des Comores.«Ils continuent de percevoir leurs salaires en compromettant notre avenir», a déclaré, l'air dépité, Assadillah Abdou, étudiant à l'université des Comores et membre du collectif des élèves et étudiants. «Jusqu'à quand, allons-nous rester ainsi? Nous devons agir pour faire débloquer cette situation»

Chez les syndicats, la position n'a pas changé: la reArise des cours est l iée à l 'application des grilles indiciaires qui ont servi au paiement des salaires du mois d'octobre. ce dont l e gouvernement ne veut entendre parler. Le paiement de trois mois de salaires a été annoncé mais rien ne semble fléchir la position syndicale.

«Il peut verser jusqu'à dix mois de salaire», mais rien ne se fera sans cette seule condition, a i ndiqué Abdallah Ahmed Samba, instituteur et membre de l'intersyndicale.

BEN D. CHABANE:albalad