Docteur en médecine d'origine égyptienne, Nevin Ali Harbi s'est lancée dans la formation des médecins aux Comores. Elle a passé un ...
Docteur en médecine d'origine égyptienne, Nevin Ali Harbi s'est lancée dans la formation des médecins aux Comores. Elle a passé un contrat avec le gouvernement pour construire une école de médecine à Ntsaweni. L'école a ouvert depuis quelques temps, mais son activité est freinée depuis que la présidente est accusée d'espionnage. Alors qu'elle tente de réanimer l'école, elle a accepté de répondre à nos questions.
Dr Nevin Ali Harbi
Où en sont les travaux sur l'école de médecine de Ntsaweni ?
N. Ali Harbi : Les travaux sont presque achevés. Seules quelques finitions restent à faire pour qu'elle soit opérationnelle. Elle peut accueillir jusqu'à 400 élèves et elle a déjà commencé à travailler. Pour cette année, ils ont fait deux semestres mais les études ont été interrompues par quelques problèmes que j'ai rencontrés.
Pour ce qui est de l'hôpital, les travaux sont achevés et on espère l'ouvrir pour les consultations.
Pourquoi cette interruption des cours ?
N.A.H : Premièrement, cela est dû à un contrat qu'on avait signé avec Asytel et qu'il n'a pas honoré. Nous avons décidé de faire les cours en ligne et on a fait une avance à Asytel pour démarrer mais il est venu reprendre son équipement sans nous rembourser notre avance. Deuxièmement, il y a aussi ce problème d'espionnage qui vient troubler mes affaires.
En parlant d'espionnage, quel est votre opinion sur cette accusation ?
N.A.H : Je suis tellement choquée et frustrée de cette accusation! Je peux vous assurer que cette accusation n'est pas fondée. Je suis venue ici aux Comores par l'intermédiaire du ministère des affaires étrangères égyptien et je ne vois pas pour quelles raisons je viendrais faire de l'espionnage. C'est vrai, j'ai la nationalité américaine, mais je suis une musulmane d'origine égyptienne. Alors, je me pose cette question : comment les américains prendraient une musulmane pour espionner alors qu'ils ont des militaires sur place ? C'est incorrect et injustifié. Ce qui m'a touché dans cette histoire, c'est que le gouvernement comorien n'a pas tenté de nier cette accusation mais est resté muet. Pourquoi ils n'ont pas réagi ? Cette question a failli causer des problèmes au sein même de mon gouvernement. Par la suite, ils m'ont interdit de revenir aux Comores tant que ce problème ne sera pas résolu. Et c'est là que le gouvernement comorien est intervenu et a réglé la situation. Cette question d'espionnage vient de me donner une mauvaise image dans le pays, c'est pourquoi aujourd'hui je le dénonce.
Après tout ce qui vient de se passer, comptez-vous rester au pays ?
N.A.H : Bien sur que je vais y rester. J'ai déjà investi et je ne peux pas tout détruire et partir après tout ce que j'ai fait! Ce qui me fait plaisir, c'est que quand je suis à l'extérieur on me dit que je suis comorienne car je parle beaucoup des Comores à l'étranger et ils me demandent si j'ai une famille. Je suis venu investir au pays, je continue.
Propos recueillis par Mohamed Youssouf
(Source : Malango Actualité)