Les médecins d’El Maarouf sont régulièrement absents. Ils invoquent, pour se justifier, de mauvaises conditions de travail, mais ce sont le...
Les médecins d’El Maarouf sont régulièrement absents. Ils invoquent, pour se justifier, de mauvaises conditions de travail, mais ce sont les patients qui pâtissent de la situation. Ils ne cessent de se plaindre de cette situation.
Hôpital El Maarouf de Moroni, le manque de déontologie pointé du doigt
Mais s'ils réclament leurs droits, on dirait qu’ils ont oublié leurs devoirs. Certains se présentent tardivement à l’hôpital, d’autres s’absentent alors que dans leurs cliniques privées, ils sont assidus et ponctuels.
Hôpital El Maarouf de Moroni, le manque de déontologie pointé du doigt
Cela fait plus d’un mois que les médecins ont adressé une lettre au président intérimaire Ahmed Abdallah Sambi qui regrette que « le centre hospitalier national ressemble à tout, sauf à un hôpital ». Ils ont détaillé les difficultés rencontrées au centre hospitalier.
Cette situation inquiète autant les responsables du centre hospitalier national des Comores que les patients et les gardes-malades. « Chaque jour, je reçois des plaintes des patients et des gardes-malades qui se plaignent de l’absentéisme des médecins », affirme le surveillant général, Ben Seef, avant d’ajouter que «les médecins ont tendance à dire qu’il manque telle ou telle chose. Mais une fois achetée, ils trouvent autre chose à dire pour ne pas travailler comme il faut ». Cet infirmier anesthésiste rappelle que « les conditions de travail dans cet hôpital sont mieux appropriées que dans leurs cliniques, or ils sont motivés là-bas ».
Cette situation est mal vécue par les gardes-malades. « Je suis là depuis très tôt le matin et c’est à 10 heures que le médecin s’est présenté», déclare un homme qui a emmené sa mère consulter le chirurgien, avant de poursuivre que « c’est une habitude pour eux d’être toujours en retard. Seul le docteur Youssouf Mahamoud qui vient à l’heure ». Cet autre garde-malade en chirurgie B clame que « les médecins viennent au moment où ils veulent » et que « si l’état du malade s’aggrave, on lui téléphone. Parfois il dit qu’il vient et on ne le voit jamais. Ce sont les infirmiers et les majors qui travaillent beaucoup plus. Ce n’est pas normal car nous ne pouvons pas nous présenter dans leurs cliniques parce que c’est trop cher ».
Ben Seef a précisé que « parfois, un patient peut être programmé pour une intervention chirurgicale et celle-ci est interrompue par l’absence du médecin. Je le dis en tant qu’anesthésiste ».
Aucun service ou presque n’est épargné par cette situation. Les médecins se font toujours attendre pendant des heures. « Je garde mon fils depuis une vingtaine de jours et j’ai remarqué que le chirurgien vient quand ça lui chante. Ce sont les infirmiers qui viennent constater l’amélioration du patient », Maman Ali qui garde son fils hospitalisé en chirurgie B. Cette sexagénaire regrette « qu’on nous hospitalise ici plusieurs jours et ce n’est qu’au dernier moment qu’ils viennent nous dire qu’ils ne peuvent rien faire ». Elle se plaint aussi que «ces médecins ne travaillent pas pour soigner les gens mais parce qu'ils ont des intérêts personnels à défendre» avant de poursuivre que « lorsqu’on prescrit un médicament, il dit qu'on ne le trouvera pas dans une pharmacie mais qu'il connaît quelqu’un qui peut le vendre ». Maman Ali a fait remarquer que « les infirmiers s’adressent à nous avec mépris et n’arrêtent pas de nous chanter la même chanson que nous ne sommes pas payés et nous venons ici ».
A.A.M.
(Source : Malango Actualité)
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