Demandes de subventions douteuses, actes de décès toujours attendus Il ne reste plus rien à Ali Bacar Oussen (photo). Le crash de l&...
Il ne reste plus rien à Ali Bacar Oussen (photo). Le crash de l'Airbus de Yemenia Airways, le 30 juin dernier, a emporté sa femme et ses deux petites filles de 16 mois et 4 ans. Alors, Ali pensait trouver un peu de réconfort auprès des autorités et de tous ceux qui sont impliqués dans le dossier. C'est plutôt le contraire qui serait en train de se produire. Plus d'un mois après le drame, à l'image de toutes les autres familles plongées dans la détresse, il n'a toujours pas reçu l'acte de décès nécessaire à toutes les démarches administratives. Plus grave encore, certaines personnes profiteraient de la situation pour réclamer des subventions aux institutions en se présentant comme responsables d'associations de victimes, qui ne représenteraient en fait qu'elles-mêmes.
Ali entend bien dénoncer ces pratiques : "Les familles ne sont pas au courant de ces démarches. Nous avons essayé de créer une structure qui rassemble toutes les victimes, avec un huissier, qui pourrait vérifier les entrées et les sorties d'argent. Ce n'est pas du tout le cas. La Caisse d'épargne a débloqué 15 000 €, versés au consulat des Comores. Je ne sais pas à quoi ces fonds ont servi." Interrogé hier, Stéphane Salord, consul des Comores à Marseille, a précisé la façon dont cette subvention a été utilisée : "Nous avons engagé cet argent pour le suivi des familles, pour assurer le cas par cas. Lors du déplacement aux Comores, il y a une dizaine de jours, nous avons aussi financé l'assurance. Aujourd'hui, les deux tiers de la somme sont consommés. Maintenant, j'appelle toutes les institutions à se tourner vers nous. Il faut unir les familles pour leur défense civile et pénale. Il y a effectivement un risque d'éparpillement."
Mais pour les parents, époux et enfants des disparus, c'est l'absence d'acte de décès qui demeure le problème numéro un. Ali ne sait plus comment s'y prendre : "Il faut que je résilie les contrats TV, de téléphone portable, qui étaient établis au nom de ma femme. Tant que je n'ai pas le document, je ne peux rien faire. Le problème, c'est qu'il faut un autre certificat de présence dans l'avion et Yemenia ne le fait pas." Le Parquet de Marseille et l'ambassade des Comores se seraient emparés du dossier pour accélérer les procédures. Les premiers actes de décès pourraient être délivrés d'ici à la fin de la semaine.
Par Romain Luongo
Source : Laprovence.com
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