Une décapitation de l’élite comorienne est en œuvre depuis 2016 par les plus divers pour assurer au colonel As.La dégénérescence de l’élite comorienne
La dégénérescence de l’élite comorienne
Un couteau BIEN aiguisé peut être est d’une grande utilité pour les travaux domestiques et agricoles. Il peut aussi servir d’arme pour commettre avec une effroyable efficacité des tueries de masse. Les élites sont à l’image de ce couteau. Elles peuvent être un instrument au service de l’édification de la nation et de l’épanouissement moral, politique et économique de la société. Comme elles peuvent également être à l’origine ou contribuer à la dégénérescence et à la perte d’une communauté.
Hitler s’est servi de l’élite économique et intellectuelle allemande pour accéder au pouvoir, pour théoriser et pour planifier l’élimination de dizaines de millions d’individus de race prétendument « inférieure ».
En dénigrant par ses nombreux écrits le pluralisme et le parlementarisme et surtout en développant la théorie de la « dictature politique légitime », le brillant juriste et philosophe allemand Carl Schmitt a posé le socle juridique de l’Etat fort dirigé par un homme fort , cher au nazisme.
Par ailleurs, Schmitt a tenu le 23 novembre 1932 une conférence devant les représentants de la grande industrie allemande qui culmine dans l’exigence de fonder « l’Etat total », un Etat qui s’attribue « les moyens de la puissance ». L’auditoire qui redoutait la prise du pouvoir par les communistes et recherchait le soutien d’un pouvoir politique fort et qui garantirait l’ordre économique et social capitaliste va alors jeter son dévolu sur l’ami de Carl Schmitt, un certain ….Adolf Hitler. 1 mois et 1 semaine plus tard, le grand patronat allemand adressera une supplique au président Hindenburg pour le « prier » de nommer Hitler au poste de Chancelier. Ce fut chose faite le 30 janvier 1933.
Le grand philosophe Heidegger fait partie de ces intellectuels qui ont offert une légitimation académique au nazisme, notamment par son « Appel aux étudiants » du 3 novembre 1933 où il déclare : »le Führer lui-même et lui seul est la réalité allemande d’aujourd’hui et de demain ».
L’invasion de la Pologne par l’Union Soviétique le 17 septembre 1939 en application du Pacte germano-soviétique, connu également sous la dénomination pacte Molotov-Ribbentrop, fut suivi par le massacre dans la forêt de Katyn dans le nord-ouest de la Russie de 22 000 membres de l’élite polonaise. Parmi les victimes on compte majoritairement des officiers, des hommes politiques, des intellectuels et des cadres. Les Polonais auxquels Staline vouait une haine maladive étaient dépeints dans les documents soviétiques comme des « contre-révolutionnaires, irréformables, qui resteront des ennemis de l’URSS ». A défaut de pouvoir vider la Pologne de tous ses habitants, ordre a été donné à la police politique soviétique, le NKVD, de décapiter son élite pour s’assurer qu’une Pologne indépendante ne puisse jamais renaître.
Une décapitation de l’élite comorienne est en œuvre depuis 2016 par les moyens les plus divers pour assurer au colonel Assoumani Azali et à son clan familial l’asservissement des Comoriens. Rien de plus commode dans un pays où l’on ne procède pas à une autopsie que de liquider par empoisonnement, par des coups violents ou par d’autres procédés des opposants ou des alliés qui peuvent devenir gênants pour les projets de présidence à vie et à mort et de dévolution familiale du pouvoir. Ceux qui sont facilement achetables, qu’ils soient politiciens en activité ou à la retraite, officiers, magistrats, cadres, intellectuels ou théologiens, se mettent au service de la dictature en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes, d’attribution d’avantages en nature indus (logement, voiture, carburant, prise en charge de la consommation d’électricité…), de nomination parfois fantaisiste ou d’avancement éclair dans la hiérarchie militaire. Certains suppôts du tyran ne sont pas très exigeants.
Un pin’s et une poignée de main avec le colonel sous les feux des projecteurs au palais présidentiel de Beit Salam leur suffisent. Tous ont pour mission d’anesthésier l’opinion, de terroriser les rares citoyens qui osent dire tout haut ce que la majorité des Comoriens pensent tout bas et de détourner les Comoriens des vrais enjeux. Le dictateur compte beaucoup sur les théologiens pour légitimer son pouvoir et pour dénier au peuple comorien le droit de lui demander des comptes et a fortiori de le combattre. Abusant de la crédulité d’un peuple qui se laisse facilement séduire par tout discours émaillé de quelques phrases en arabe, les théologiens sont aux avants postes de cette imposture qui consiste à faire passer les victimes pour des criminels et à sacraliser les assassins.
Inflation et chômage à un rythme exponentiel, multiplication des viols et des crimes passionnels, séquestration d’innocents, fuite organisée des délinquants sexuels, écoles en ruine, hôpitaux insalubres, délestages perpétuels. Tout cela est mis sur le compte de la baisse de fréquentation des dayiras. Ils pourront continuer matin et soir à pervertir la réalité, surtout qu’avec la multiplication des majliss en cette période, l’occasion se prête aisément à la diffusion à grande échelle de leurs mensonges mais ils ne doivent pas oublier que ce n’est pas parce qu’un mensonge est répété plusieurs fois qu’il cesse d’être un mensonge. Sans être une pratique obligatoire, le dayira, est une excellente occasion pour les musulmans de se réunir pour invoquer Allah. Cependant le renoncement à cette pratique non obligatoire est de très loin moins grave que l’obéissance aveugle à un homme qui ordonne la torture, l’assassinat et l’ensevelissement d’un musulman sans toilette funéraire, sans linceul et sans prière mortuaire. Ce renoncement est de loin moins grave que la tentative de sacralisation d’un homme qui a prétendu lors d’un meeting en 2002 à MKAZI qu’Allah oublierait d’examiner son cas après avoir jugé des milliards de Chinois et d’Indiens.
L’élite comorienne si prompte à égrener la liste des diplômes manque à son devoir. Abdallah Abdou Hassane dit Agoi n’a RIEN à envier à cette élite là en matière d’honnêteté intellectuelle, de rigueur morale et de patriotisme. Demain, lorsqu’il aura recouvré sa liberté, les intellectuels et les religieux de pacotille devront baisser le regard lorsqu’ils le croisent et surtout s’abstenir de lui demander de s’inscrire à l’INALCO à PARIS pour apprendre la langue comorienne.
Abdourahamane Cheikh Ali
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