"Un référendum controversé et risqué est prévu pour se tenir ce lundi 30 juillet 2018. Il est à la fois inopportun et illégal. Cepen...
Il faut rappeler que les Comores ont connu un passé douloureux. Le peuple en a marre des conflits à répétition. Il aspire à une stabilité et à un développement durables. Pour ce faire, nous devons tout bonnement respecter les lois et les accords de ce pays. Dans le but de mettre fin à la crise sécessionniste qui avait mis notre pays à genoux, les comoriens se sont rassemblés à Fomboni et ont signé des accords qui sont depuis garantis par la communauté internationale.
Ces accords ont donné naissance à une Constitution qui a consacré deux principes majeurs ayant permis de réunifier les Comores, à savoir la présidence tournante et l'autonomie large des îles. Ces deux principes sont sacro-saints et ne peuvent en aucun cas être modifiés de quelque manière que ce soit sans une large concertation suivie d'un référendum accepté par tous.
La tournante et l'autonomie constituent le ciment de l'unité de notre nation. Les menacer revient à menacer notre vivre-ensemble et notre unité. Les Comores n'ont pas besoin de révolution. Cette dernière n'a pas sa place dans ce pays car elle n'apportera que mésentente et division. Les Comores ont besoin de consolider l'unité et la confiance retrouvées en se conformant aux lois et aux accords.
Ce pays est venu de loin. Et il peut à tout moment [next] basculer à nouveau dans le chaos. Nos autorités n'ont donc aucun intérêt à se laisser saouler par les pouvoirs qui leur sont provisoirement confiés par le peuple. Elles doivent garder les pieds sur terre et respecter le peuple en restant fidèles à ses lois et à ses accords. Aucune île ne doit plus jamais se sentir lésée ou trahie. Tout doit se faire dans le respect des règles établies et aucun individu ne peut se permettre de changer ces dernières pour ses propres intérêts.
Les comoriens ne sont plus dupes. Chaque chose en son temps. Les propositions de tout un chacun pour l'amélioration de notre système doivent être gardées précieusement jusqu'à la fin du cycle engagé. Après le tour de Mohéli en 2031, les comoriens dans leur ensemble se rassembleront de nouveau pour tracer la nouvelle voie à suivre.
J'appelle donc nos autorités à se resaissir et à éviter de gaspiller les deniers publics car tout ce qu'elles feront par la force sera défait après leur départ qui est inévitable. Et croyez-moi, elles devront justifier les grosses sommes d'argent dépensées inutilement depuis l'organisation des assises dites nationales jusqu'au référendum.
Babayou Houmadi
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