A Madagascar, les députés de l'opposition et les manifestants ont tenté de bloquer l'administration publique, le lundi 30 avril, da...
A Madagascar, les députés de l'opposition et les manifestants ont tenté de bloquer l'administration publique, le lundi 30 avril, dans la capitale Antananarivo. L’opposition conteste l'adoption des nouvelles lois électorales et demande la démission du chef de l'Etat. Lundi, ils ont défilé dans les rues de la capitale s'arrêtant dans chaque ministère et administration publique pour demander aux fonctionnaires de faire grève et de les rejoindre. L’appel a finalement été peu suivi par les employés de l'administration publique.
Des députés de l'opposition, accompagnés de leurs partisans, demandent à des employés de l'Institut national des statistiques de faire grève le 30 avril 2018. © RIJASOLO / AFP |
Au plus fort de la manifestation, ils étaient environ 500 personnes à suivre le cortège des députés de l'opposition. Devant la compagnie d'eau et d'électricité, la députée Hanitra Razafimanantsoa du Tim, parti de l'ancien président Marc Ravalomanana, s'est adressée aux directeurs de la société.
« Ils ont le choix. Nous ne forçons personne mais si les employés veulent manifester avec nous, laissez-les sortir et ne les menacez pas », a-t-elle souligné.
Augustin est employé à l'Assemblée Nationale. Il n'a pas hésité à rejoindre le cortège lorsque les députés sont venus parler aux employés de la chambre basse. « Je participe aux manifestations, depuis le début. Je ne fais pas de politique mais je veux simplement qu'il y ait une égalité sociale dans le pays. Je n'ai pas peur car nous sommes nombreux », a-t-il dit.
Si la plupart des fonctionnaires sont venus écouter les discours des députés, ils étaient aussi nombreux à remonter dans leur bureau après le passage du cortège.
Erica travaille au ministère en charge des projets présidentiels. Elle a mis du temps avant de se décider à rejoindre les manifestants. « Les gens ont peur de mourir dans les manifestations. Notre pays a besoin de changement. Ce qui se passe touche directement la vie du peuple. Même nous, les fonctionnaires, on souffre car le président est trop égoïste », a-t-elle témoigné.
Lors de la première manifestation du 21 avril, interdite par le préfet d'Antananarivo, au moins deux personnes avaient été tuées. RFI