Nous sommes simplement déçus et désespérés. Nous avions pensé que les poches étaient pleines. Que ce régime serait celui de la repentance. ...
Nous sommes simplement déçus et désespérés. Nous avions pensé que les poches étaient pleines. Que ce régime serait celui de la repentance. Nous avons mis nos espoirs dans votre expérience et votre intelligence pour déjouer les pièges de notre ami, relever ce pays trop longtemps écrasé, ses droits trop souvent bafoués.
Hélas à chaque coin de rue, à chaque café, dans chaque taxi, chaque badamier nous te vomissons, nous te maudissons, nous implorons la puissance de Dieu pour en finir avec toi. Ce n'est pas une haine gratuite, ni de la jalousie. Au contraire, nous aurions aimé que vous ayez été un Père. Le père de l'émergence. Celui qui après Ali Soilihi Mtsashiwa allait occuper le coeur de ce peuple qui attend voici quarante ans un autre révolutionnaire.
Mais votre intelligence est au contraire mis au service de l'auto-préservation, des stratagèmes mesquins du maintien au pouvoir - comme vos homologues du continent savent bien le faire. Vos discours, des chansonnettes, vos slogans sont chez nous la risée de tout le monde, enfants et personnes âgées. Nous nous taisons devant vous et les vôtres, de peur de représailles, mais nous n'en pensons pas moins.
Alors ne soyez pas comme Pharaon, imbu de soi-même, suffisant et aveuglé par le pouvoir éphémère. Pensez à l'après, abandonnez les plans foireux des experts que vous avez corrompus, renforcez l'état de droit de ce pays, mettez y plus de de pouvoir dans les régions, faites respecter les institutions et la séparation des pouvoirs, favorisez les conditions pour le retour des Comoriens - de la diaspora d'abord puis les étrangers ensuite - pour investir et faire des affaires dans le pays, encouragez la production et la consommation made in Comores. Pour créer des emplois.
Mettez des facilités douanières pour que respirent les petits commerçants, tout en sécurisant les entrées au niveau des régies. Captez l'argent des "jeviens" en leur donnant envie de consommer comorien, soyez sévère avec les malfaiteurs en col blanc et consentez une baisse de salaire pour tous les membres du gouvernement pour aider l'émergence. Un cercle vertueux se mettra en place comme chez ton ami Kagamé et l'économie repartira.
C'est cela que nous attendions d'Azali II. Ce que vous nous servez, si cela devait se terminer ainsi vous reléguera au rang des pires chefs d'état que nous aurons connus.
Fraternellement
Cheikh Hassane
Cheikh Hassane