Depuis quelques jours, la ville dont je suis natif, Mbéni a fait l’objet d’insultes de votre part. Des insultes difficiles à qualifier puis...
Depuis quelques jours, la ville dont je suis natif, Mbéni a fait l’objet d’insultes de votre part. Des insultes difficiles à qualifier puisqu’elles ne relèvent ni de l’analyse sociale, ni de la connaissance historique et encore moins de l’éloquence politique. Plus sérieusement, il n’est pas exagéré de dire tout simplement qu’il s’agit de la bêtise humaine. Dès lors, il était très difficile de répondre à de tels propos et ce pour plusieurs raisons :
D’abord, après avoir lu votre post, je me suis demandé comment répondre très objectivement à une bêtise ?
Ensuite, je me suis dit est-ce que le silence n’est pas tout simplement la meilleure réponse à une telle bêtise ?
Enfin, j’ai considéré qu’il s’agit d’une bêtise commise à l’encontre de toute une ville dont la richesse historique, culturelle, politique et la dimension humaine et intellectuelle à l’échelle des Comores ne peuvent pas être mises à terre de la sorte. Cette dernière raison me conduit aujourd’hui à vous adresser ce message.
Le président Azali, notre président à tous, est élu et investi. Depuis, il travaille avec celles et ceux qui l’ont suivi dès le début mais aussi et surtout avec beaucoup d’autres qui l’ont combattu et, ainsi va la vie politique. Il est certain qu’il n’a jamais poussé quiconque à insulter quiconque car son rôle et surtout son devoir est d’œuvrer pour l’unité de son peuple.
Cependant, il n’en demeure pas moins que pour un très grand nombre d’entre nous, justifier sa fidélité à un leader, un parti ou un pouvoir politiques, c’est insulter ou se battre physiquement contre un adversaire désigné ou identifié. C’est un comportement qui traduit notre incapacité à proposer des solutions aux immenses défis auxquels nous faisons face depuis plus de quarante ans. C’est encore une fois ce que Chathoi Abdou vient de démontrer.
Car, comment expliquer que Chathoi Abdou s’en prenne à une ville qui, à elle seule représente un pan entier de l’histoire du pays ? Il ne croit pas si bien dire lorsqu’il évoque « Mbeni… ville historique,… capitale culturelle des Comores,… où sont issus un ancien vice-président et un ancien président de la République… ville d’intellectuels et de hauts cadres mondialement connus ». Dès lors, on contrôle son propos car comme vous avez pu le constater vous-même, il ne s’agissait pas d’une interdiction au président de la République de venir, mais d’une valorisation de la démocratie c’est habituelle dans cette ville. Mbéni, ville avant-gardiste a toujours été aux avant-postes du pays.
Les « intellectuels » et « cadres » de Mbéni que vous attaquez, sont celles et ceux qui participent à la marche du pays d’hier à aujourd’hui. Ils sont issus de divers horizons : anglophone, arabophone, francophone, sinophone, germanophone… Ils appartiennent à diverses familles politiques au pouvoir hier et aujourd’hui.
Certes, nous sommes dans un pays d’aveugles…, mais à Mbéni ce sont celles et ceux que vous attaquez qui sont les rois. Et on ne s’attaque pas à plus grand que soi.
Je termine mon message par ces deux citations dont je déforme la deuxième :
« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » (N. Mandela)
Aux Comores, « De l’instruction naît la grandeur… » des villes
Pour celle et ceux qui liront ce message, sachez que j’aurai réagi de la sorte peu importe la ville. Par Chanfi Mohamed