Le Mouvement du 17 Février n’est pas représentatif de l’opinion mohélienne

Un groupuscule d’hommes politiques Mohéliens s’est approprié les accords de Fomboni, qui ont donné naissance à la présidence tournante a...

Un groupuscule d’hommes politiques Mohéliens s’est approprié les accords de Fomboni, qui ont donné naissance à la présidence tournante aux Comores. Sujet tabou pour les uns, cette fameuse tournante est devenue une obsession pour les autres, depuis que le Gouverneur Fazul a annoncé sa volonté d’accompagner le Président Azali Assoumani dans son projet ; « Comores émergent à l’horizon 2030). Mécontents de cette décision, les membres du Mouvement du 17 Février en appellent au boycott des assises nationales prévues au mois de janvier 2018.

Au-devant de la scène depuis plus de 30 ans, ces « dinosaures » laissent croire que les Mohéliens sont défavorables à ce dialogue national, sous prétexte qu’il viserait à abolit de la tournante. Il convient de rappeler que ce mouvement, qui prétend être représentatif de l’opinion mohélienne, n’a aucune légitimité et ne représente, sous aucune forme, l’opinion mohélienne pour trois raisons :

• - Les accords de Fomboni n’appartiennent à aucun mouvement politique 
• - Ngazidja et Ndzouani n’y sont pas représentées
• - Les Mohéliens sont libres de leurs choix politiques 

La position du M 17 démontre clairement qu’il s’agit d’une rébellion politique dont l’objectif est de semer la zizanie, en se servant d’une revendication qui est loin de faire l’unanimité à Mohéli. En effet, la présidence tournante n’est pas une propriété insulaire. C’est un système comorien qui a ses avantages et ses inconvénients. Il appartient à chaque citoyen, quelle que soit son origine géographique, de donner son opinion sur la question. Toutefois, si ces hommes estiment que le maintien de la tournante est la solution idéale pour sortir le pays de la pauvreté, qu’ils se présentent aux assises pour défendre leur cause. 

Aujourd’hui les Mohéliens s’interrogent sur les véritables intentions de ce mouvement, car il y a d’autres sujets beaucoup plus importants que la tournante. Mais, la réalité est que ces gens-là se désintéressent des questions économiques et sociales, qui touchent le quotidien des Comoriens. Leur spécialité est de renvoyer la responsabilité au gouvernement, à chaque fois qu’il y a un problème à Mohéli. Pourquoi n’osent-ils pas dénoncer les responsables qui ont bouffé l’argent destiné à la construction des infrastructures (Port, aéroport, route, hôpitaux etc.) à Mohéli ? Pourtant ce sont bien des natifs de cette île qui ont détourné ces projets pour leurs propres intérêts. 

Il faut noter que la tournante n’a pas été conçue pour développer les Comores. Son objectif principal était d’écarter une crise séparatiste pour stabiliser le pays, rien de plus. Aujourd’hui, le pays a plus que jamais besoin d’un système qui renforce l’unité et le développement. Dans ce contexte, les assises nationales sont une opportunité pour les jeunes de tracer eux-mêmes le chemin de l’avenir. Le Club de Jeunes pour le Soutien de l’Emergence des Comores (CJSEC), fait un excellent travail dans ce sens. Et nombreux sont les cadres Mohéliens qui adhèrent à ce mouvement qui, au-delà des clivages politique, se bat pour soutenir les initiatives et actions de bonne volonté notamment l’émergence des Comores.

Considérant que ce projet ambitieux appartient à tous les Comoriens, le CJSEC est en pleine expansion dans les îles. La coordination CJSEC de Mohéli, a d’ailleurs appelé les jeunes à se mobiliser pour participer aux assises nationales, une occasion unique de donner des propositions concrètes pour l’avenir du pays.

Youssouf Ben, Coordinateur CJSEC Mohéli