Un faux médecin se fait prendre à Antananarivo
Le personnel du bureau municipal de l’hygiène (BMH) d’Antananarivo-ville a mis la main sur un faux médecin. L’affaire serait déjà transférée à la Justice.
Exercice illégal. Un charlatan s’est fait passer pour un médecin et a rédigé les certificats de constatation de décès de deux personnes habitant aux alentours de Nanisana. Ces certificats contiendraient plusieurs fautes. « Au lieu d’écrire “en foi de quoi, ce présent certificat est..”, il a inscrit “en faire de quoi,..”. Un peu plus en haut, il a mis : “constaté le dossier de.., à domicilié”, il aurait dû y mettre, “constaté le dossier de.., domicilié à..”. Un vrai médecin ne commettrait pas de telles erreurs. Nous lui avons, ensuite, demandé sa carte professionnelle, il a dit qu’il ne l’a pas sur lui, qu’il l’a laissée à Toamasina. Ce n’est pas normal », explique le Dr Dérys Herivonona, directeur de la Santé et de l’hygiène du bureau municipal de l’hygiène (BMH) de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), hier.
Ce sont les médecins de cette direction de la CUA, en charge de la constatation des personnes décédées en dehors des formations sanitaires dans la ville d’Antananarivo, qui ont mis la main sur ce faux médecin, au début du mois d’octobre.
Profiteurs
Cette affaire a éclaté au grand jour lorsque l’épidémie de peste a fait parler d’elle dans une trentaine de districts, dont à Antananarivo-ville. « On ne sait plus s’il a trompé les familles, ou si ce sont les familles qui ont eu recours à lui pour cacher une suspicion de peste », explique le médecin. Fort heureusement, ces deux personnes n’ont pas succombé à la peste, selon les résultats d’analyse de leur prélèvement sur un test de diagnostic rapide (TDR).
Il y a probablement des escrocs qui profitent de la situation, notamment, avec le refus constant des familles des victimes de la peste sur l’inhumation de la dépouille de leur proche dans une fosse commune. L’Ordre national des médecins (ONM) découvrirait deux faux médecins par mois, en moyenne. Avec un peu moins de vigilance, cet exercice illégal de fonction de médecin pourrait conduire à l’enterrement de la dépouille d’un pestiféré dans son caveau familial, par la délivrance d’un certificat de constatation de décès, déclarant la mort naturelle. Et à la prochaine réouverture de ce tombeau, la bactérie de peste se transmettra aux personnes présentes. Et une nouvelle épidémie ressurgira.
Le BMH a remis l’affaire au niveau de l’ONM. Selon le Dr Eric Andrianasolo, président de l’ONM, elle est déjà transférée à la Justice. Miangaly Ralitera ©lexpressmada.com