Assises dites Nationales: Taisez-vous...
Anjouan se meurt pendant que les tenants des Assises et Azali et son gouvernement continuent à palabrer, palabrer.
Il y a moins d’une semaine, l'océan a encore avalé 16 personnes, comme la semaine d'avant, comme le mois d'avant, comme l'année d'avant, un compte macabre qui n'épargne plus aucun village, aucun quartier, aucune famille à Anjouan …
Pendant ce temps-là, c'est la palabre pour savoir, comment se partager le gâteau, comment mieux se gargariser du « patriotisme », de « Mayotte toujours comorienne ».
Et tout cela dans le mutisme total et assourdissant du gouvernement, car ce drame quotidien ne le concerne pas directement, car Anjouan est « terre étrangère »
Et pour tous les révisionnistes de l'histoire, les tenants de « l'unicité », unicité de l'histoire, unicité de la nation, unicité de la culture et de la langue, sachez que le séparatisme est là :
- – Quand l'anjouanais fuit sa misère pour chercher une meilleure vie à Mayotte, c'est de la séparation ;
- – Quand il fuit pour aller se faire soigner, c'est de la séparation ;
- – Quand il fuit pour aller chercher des meilleures conditions d'éducation et d'avenir pour ses enfants, c'est de la séparation ;
- – Quand les citoyens fuient un pays parce qu'ils ne peuvent y vivre, parce que les gouvernants se détournent des plus vulnérables et ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches, comment leur faire ressentir un quelconque patriotisme pour un tel pays ?
Alors, continuer à fustiger le soi-disant séparatisme, revient à insulter nos morts, à insulter les sacrifices inouïs de tous les exilés de la misère et du désespoir.
Alors, pourquoi n'arrêtez-vous pas de vous gargariser de mots, dans vos fauteuils confortables, pour commencer à vous poser les vraies questions :
- – Pour les générations du mouvement du 11 Août et celles d'avant, qu'avez-vous fait pour empêcher Mayotte de se « séparer », comment leur avez-vous montré qu'ils étaient vos « frères et sœurs » ou que vous étiez les « mdjomba ou les mbaba grand-comoriens » ?
- – Et pour les générations plus récentes, qu'avez-vous fait pour empêcher la « séparation d'Anjouan » ? En leur criant qu'ils étaient comoriens et qu'ils ne pouvaient se séparer, en leur dépêchant des débarquements militaires ignobles et en leur infligeant un embargo criminel ???
Que les tenants de l'unicité et de l'anti-séparatisme pur et dur continuent leur combat historique de l'échec, pour gagner le cœur des Maorais, des Anjouanais et des Mohéliens, jusqu'à ce que « le combat cesse faute de combattants ».
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR
