Le discours du président Azali Assoumani tenu à Anjouan ressemblait à une mitraillette tirant sur sa cible. Tout le monde a compris l’ident...
Le discours du président Azali Assoumani tenu à Anjouan ressemblait à une mitraillette tirant sur sa cible. Tout le monde a compris l’identité de la personne qui devait fermer sa gueule ou démissionner.
Les observateurs de la vie politique comorienne se demandaient comment Azali Assoumani se positionnera sur le comportement désinvolte et méprisant de son ministre de la justice qui, malgré la gravité des faits divers qui concernent son ministère a fait le choix de déserter le pays du 12 au 28 Juillet 2016 pour se rendre en vacances en France et au Maroc sans se prononcer sur ces faits d’une extrême gravité. Une note émanant du Quai d’Orsay vient même de tomber afin de déconseiller les ressortissants français de se rendre à Anjouan.
Eh bien entendu, l’acte barbare qui s’est produit là-bas sans aucun jugement des auteurs de ce crime place nôtre île parmi les endroits les plus dangereux de la planète. L’article de Comoresdroit.centerblog.net sur les difficultés du ministère de la justice a sans doute été déterminant sur la décision du chef de l’état qui a tenu à dire à ceux qui estiment n’avoir pas les moyens pour mener à bien leurs missions de démissionner.
A cela s’ajoute les déclarations véhiculées par le parti Juwa qui influent négativement sur l’appréciation que se fait l’opinion sur l’action du gouvernement. Le locataire de Beit-Salam donnait l’impression d’un homme dépassé et emprisonné par l’homme au turban. Il n’avait pas jusqu’alors réussi à poser un discours fondateur sur ses actions mais son intervention à Ouani vient de le propulser au-devant de la scène.
La stratégie du Juwa qui consistait à partir pour dénoncer le manque de moyens a été tuée dans l’œuf, il ne leur reste plus qu’à se maintenir et se faire virer pour incompétence. La justice n’a aucune boussole et pour ce qui est des affaires étrangères, Azali a dû récupérer la direction car le ministre Dossar n’est que l’ombre de lui-même dans ce département fort stratégique. Un proche du président me confiait, « On leur doit rien, grâce à nous, ils ont récupérer Dar-Najah et nous, Beit-Salam, on est quittes ».
Par Chathoi Abdou