Le pays traverse une période très délicate dont il faudrait rapidement sortir dans l’intérêt de tout le monde : un président nouvellement é...
Le pays traverse une période très délicate dont il faudrait rapidement sortir dans l’intérêt de tout le monde : un président nouvellement élu (donc pas encore de résultats tangibles et durables), un gouvernement nommé qui ne contente pas tout le monde (rappelons que le premier gouvernement d’un mandat est souvent décevant !), plusieurs postes stratégiques non encore pourvus (ce qui crée une compétition très violente dans l’entourage du président), certaines nominations sont considérées comme contestables, quelques partenaires de la CRC commencent à manquer de loyauté... Ajoutons à cela que l’alliance conduite par l’UPDC n’a pas encore baissé la garde quand bien même elle a perdu les élections de façon démocratique. Ce monde très large, aux intérêts certainement divergents, mis bout à bout, constitue une réelle menace pour le gouvernement qu’il serait irresponsable de sous-estimer.
C’est dans ce cadre que la contestation de la nomination d’Idaroussi Hamadi au poste stratégique de Secrétaire Général du Gouvernement trouve des fervents supporters. Mais de quoi s’agit-il vraiment ? Clarifions d’abord la situation.
Depuis la disparition du poste de premier ministre, le Secrétaire Général du Gouvernement est devenu le coordinateur de l’action gouvernementale : le SGG est donc aujourd’hui l’équivalent du premier ministre.
Simplifions : Azali Assoumani, président de la République, a pris son neveu Idaroussi Hamadi comme premier ministre. Situation qui provoque tout au moins, de prime abord, un malaise !
Quand on regarde cependant la situation de façon apaisée et profonde, les choses sont beaucoup plus complexes. Car le fait qu’Idaroussi Hamadi soit le neveu d’Azali Assoumani ne devrait être ni un avantage ni un inconvénient pour le premier. Autrement dit, il a le droit d’entrer au gouvernement et/ou d’en sortir comme tout le monde en fonction de son passé militant et de ses performances passées et futures. Or, tout esprit honnête et informé sait qu’Idaroussi Hamadi a beaucoup travaillé pour la CRC durant les dix dernières années. On sait aussi que c’est un ingénieur en agronomie très expérimenté, haut fonctionnaire au ministère de la production, un homme dont la capacité de travail force l’administration même de ses adversaires.
Idaroussi Hamadi mérite donc incontestablement son poste de Secrétaire Général du Gouvernement. Il doit néanmoins, comme tout le monde, travailler intelligemment et durement pour être à la hauteur de sa fonction, faute de quoi, il deviendra très vite un caillou dans sa propre chaussure, dans celle de son oncle, de son parti et de l’alliance gouvernementale. Et personne n’y a intérêt… Enfin si : les adversaires de la CRC, de son oncle et de l’alliance gouvernementale.
Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres
