Le monde de la culture comorienne est en deuil suite à la disparition à Marseille de l'Auteur et Conteur Salim Hatubou. Salim est n...
Le monde de la culture comorienne est en deuil suite à la disparition à Marseille de l'Auteur et Conteur Salim Hatubou.
Salim est né le 20 juin 1972 à Hahaya, en Grande-Comore. Il a depuis toujours le goût des histoires, qu'elles soient écrites ou orales. A la maison, sous l'influence de sa mère, les livres sont omniprésents à une époque où il est pourtant si rare d'en posséder et où la lecture est loin de figurer parmi les préoccupations de chacun.
A des kilomètres de brousse, c'est sa grand-mère maternelle qui est à la tête des veillées contes du village de Milépvani. Par sa verve et son verbe, elle ensorcelle ceux qui l'écoutent, à commencer par Salim, qui demeure à jamais profondément influencé par cette vieille femme, porteuse d'un incommensurable héritage culturel.
A dix ans, Salim Hatubou s'installe dans les quartiers Nord de Marseille (il résidait dans la cité phocéenne), nostalgique de son enfance comorienne, de ses contes et légendes. Adolescent, il écrit des nouvelles, puis des articles, bientôt publiés dans diverses revues et magazines. En 1994, il sort aux Éditions L'Harmattan son premier ouvrage, un recueil de contes qu'il intitule naturellement Contes de ma grand-mère. Y sont retranscrites les histoires assimilées dès son plus jeune âge.
Depuis une quinzaine d'années, alors que le patrimoine oral des Comores est en perdition faute de mobilisation des gouvernements successifs et de la population, plus préoccupée à survivre dans un contexte social difficile, Salim Hatubou continue de se rendre au pays pour recueillir à la source les contes traditionnels. Ce travail s'avère urgent car les personnes âgées, détentrices de ces richesses, disparaissent une à une dans l'indifférence générale.
En plus de sauvegarder les contes grâce à l'écriture, Salim Hatubou leur redonne vie en revêtant son habit de conteur dans les festivals, les bibliothèques, les écoles de France et du monde. Il écrit également des romans et des poèmes. Il a par deux fois bénéficié d'une bourse d'écriture du Centre National du Livre ainsi que de deux Missions Stendhal du Ministère des Affaires Étrangères Français, notamment pour effecteur des recherches sur l'épidémie de choléra qui a emporté sa mère en 1975.
Salim Hatubou anime enfin des ateliers d'écriture, parfois sollicité pour des résidences d'écriture (Gardanne, Bordeaux, Mayotte, Grande-Comores, Kiev…) et continue de voyager à travers le monde pour faire entendre la voix des Comores et de la ville de son enfance : Marseille. Dans le cadre de la réhabilitation des cités La Solidarité (où il a grandi) et Kallisté, il a été missionné avec un photographe et un auteur compositeur pour mener un travail de Mémoire auprès des habitants pendant deux ans (2009 et 2010), ce qui a donné à livre (avec un CD et une exposition) intitulé "Solidarité-Kallisté : que sont nos cités devenues ?" paru aux éditions Images plurielles.
En résidence d'écriture avec le Théâtre la Baleine qui dit Vagues (Marseille), il a écrit et interprété « Kara' ou le destin conté d'un guerrier », un feuilleton de 8 épisodes sur une épopée comorienne. Son texte, coécrit avec Damir Ben Ali, «Les remparts s'écroulent ou le destin ambigu du guerrier Kara » est mis en scène et joué à Marseille dans le cadre de Marseille Capitale européenne de la Culture 2013.
Habarizacomores avec Wikipedia
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Salim est né le 20 juin 1972 à Hahaya, en Grande-Comore. Il a depuis toujours le goût des histoires, qu'elles soient écrites ou orales. A la maison, sous l'influence de sa mère, les livres sont omniprésents à une époque où il est pourtant si rare d'en posséder et où la lecture est loin de figurer parmi les préoccupations de chacun.
A des kilomètres de brousse, c'est sa grand-mère maternelle qui est à la tête des veillées contes du village de Milépvani. Par sa verve et son verbe, elle ensorcelle ceux qui l'écoutent, à commencer par Salim, qui demeure à jamais profondément influencé par cette vieille femme, porteuse d'un incommensurable héritage culturel.
A dix ans, Salim Hatubou s'installe dans les quartiers Nord de Marseille (il résidait dans la cité phocéenne), nostalgique de son enfance comorienne, de ses contes et légendes. Adolescent, il écrit des nouvelles, puis des articles, bientôt publiés dans diverses revues et magazines. En 1994, il sort aux Éditions L'Harmattan son premier ouvrage, un recueil de contes qu'il intitule naturellement Contes de ma grand-mère. Y sont retranscrites les histoires assimilées dès son plus jeune âge.
De gauche à droite : Salim Hatubou et Ahmed Soumette |
Depuis une quinzaine d'années, alors que le patrimoine oral des Comores est en perdition faute de mobilisation des gouvernements successifs et de la population, plus préoccupée à survivre dans un contexte social difficile, Salim Hatubou continue de se rendre au pays pour recueillir à la source les contes traditionnels. Ce travail s'avère urgent car les personnes âgées, détentrices de ces richesses, disparaissent une à une dans l'indifférence générale.
En plus de sauvegarder les contes grâce à l'écriture, Salim Hatubou leur redonne vie en revêtant son habit de conteur dans les festivals, les bibliothèques, les écoles de France et du monde. Il écrit également des romans et des poèmes. Il a par deux fois bénéficié d'une bourse d'écriture du Centre National du Livre ainsi que de deux Missions Stendhal du Ministère des Affaires Étrangères Français, notamment pour effecteur des recherches sur l'épidémie de choléra qui a emporté sa mère en 1975.
Salim Hatubou anime enfin des ateliers d'écriture, parfois sollicité pour des résidences d'écriture (Gardanne, Bordeaux, Mayotte, Grande-Comores, Kiev…) et continue de voyager à travers le monde pour faire entendre la voix des Comores et de la ville de son enfance : Marseille. Dans le cadre de la réhabilitation des cités La Solidarité (où il a grandi) et Kallisté, il a été missionné avec un photographe et un auteur compositeur pour mener un travail de Mémoire auprès des habitants pendant deux ans (2009 et 2010), ce qui a donné à livre (avec un CD et une exposition) intitulé "Solidarité-Kallisté : que sont nos cités devenues ?" paru aux éditions Images plurielles.
En résidence d'écriture avec le Théâtre la Baleine qui dit Vagues (Marseille), il a écrit et interprété « Kara' ou le destin conté d'un guerrier », un feuilleton de 8 épisodes sur une épopée comorienne. Son texte, coécrit avec Damir Ben Ali, «Les remparts s'écroulent ou le destin ambigu du guerrier Kara » est mis en scène et joué à Marseille dans le cadre de Marseille Capitale européenne de la Culture 2013.
Habarizacomores avec Wikipedia
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