Le Général Salimou Mohamed Amiri fait sensation au cours d’une conférence de presse

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Le héros interdit des célébrations du débarquement historique du 25 mars 2008 prend date La vie est bizarre. En plus, elle ne suit pas une...

Le héros interdit des célébrations du débarquement historique du 25 mars 2008 prend date

La vie est bizarre. En plus, elle ne suit pas une ligne droite. Parfois, elle réserve quelques surprises qui pimentent l’existence des uns et des autres. Pour preuve, le monde entier sait ce qui s’est passé le 25 mars 2008. Au cas où on ferait semblant de l’avoir oublié, il est nécessaire de rappeler que depuis février 1997, l’île d’Anjouan, suite à diverses manipulations politiciennes pour le moins enfarinées, à la limite du pittoresque et souvent ridicules, s’était installée dans un séparatisme qui était rebelle à tout règlement politique. Le régime politique de Mohamed Taki Abdoulkarim échoua à y faire revenir l’ordre républicain. Celui d’Azali Assoumani ne réussit que ce que Mohamed Abdou Soimadou avait qualifié avec bonheur le «coup d’île» (car il ne pouvait s’agir d’un coup d’État puisqu’Anjouan est une «île» et non un «État») qui plaça à la tête de l’île rebelle et à la place du très entêté Colonel Saïd Abeïd Abderemane, le plus farouche et le plus borné des séparatistes, un Colonel Mohamed Bacar connu pour ses manœuvres dilatoires et ses dribbles politiques de mauvais goût, avec qui il fricota jusqu’à l’intolérable sans arriver à lui faire entendre raison si tant est qu’il tenta de le faire. 


C’est alors que le Général Salimou Mohamed Amiri, alors chef d’État-major de l’Armée nationale de Développement (AND), arriva à convaincre le Président Ahmed Sambi qu’il était possible de ramener l’ordre sur l’île à la suite d’une opération militaire bien organisée et rondement menée par des soldats gonflés à bloc et prenant le bon exemple sur leur chef. À son tour, le Président Ahmed Sambi arriva à persuader l’Union africaine de l’utilité d’en finir avec les séparatistes d’Anjouan, et des États africains acceptèrent d’aider les Comores à s’enlever du pied une épine, et de la chaussure un caillou gênant et empêchant les Comoriens de vivre dans l’unité. L’officier Salimou Mohamed Amiri releva son défi avec brio et fut promu Général, à la demande de la communauté comorienne dans son ensemble. Le 13 juin 2010, le Lieutenant-colonel Combo Ayouba fut assassiné, et le Général Salimou Mohamed fut accusé injustement d’un crime qu’il n’a pas commis, et fut placé en «contrôle judiciaire surveillé», pour reprendre le néologisme sorti de l’imagination fertile du juge corrompu et incompétent Rachadi Mchangama. 

Le 2 novembre 2012, la Justice comorienne blanchit et innocenta pour de bon le Général Salimou Mohamed Amiri. Curieusement, ce dernier n’a jamais été en état de participer aux cérémonies de la célébration de sa propre réussite. En 2011 et 2012, il était en «contrôle judiciaire surveillé», et en 2013 et 2014, il était en France. En 2015, pour la première fois, il était aux Comores et sans «contrôle judiciaire surveillé». Pour autant, il ne fut pas invité par l’État des Comores aux célébrations. Il est placé dans l’injustice gravement subie par le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd Ali, l’initiateur, concepteur et architecte de l’Aéroport international de Hahaya qui, pourtant, n’avait même pas été invité à participer à l’inauguration de son projet et qui dût suivre de loin et à la jumelle cette dernière en compagnie de son fils Nasserdine, versant une larme dont on comprend l’origine. Les autorités comoriennes peuvent être d’une cruauté horrifiante et infâme.

Comme le Général Salimou Mohamed Amiri était bien présent aux Comores le mercredi 25 mars 2015, des patriotes sincères organisèrent une belle conférence de presse en son honneur pour qu’il puisse, ce lundi 30 mars 2015, à l’Hôtel Le Moroni, parler de son fait d’armes et de ses implications politiques et sociopolitiques. Naturellement, il s’agit d’une initiative fort louable car, pour la première fois, les Comoriens entendirent le plus prestigieux de leurs officiers parler du débarquement d’Anjouan du 25 mars 2008. Pour le Général Salimou Mohamed Amiri, le débarquement d’Anjouan est un grand moment pour les Comores parce qu’il a permis de lever une grosse hypothèque sur l’unité du pays, a rendu sa fierté à l’Armée nationale de Développement (AND), jusqu’alors très décriée et daubée par les Comoriens, a créé un renouveau national aux Comores, a donné un sens plus affirmé aux notions d’unité, cohésion nationale et patriotisme.

 Pour lui, la célébration de la libération d’Anjouan ne doit en aucune manière être un sujet de polémique stérile, mais un lieu et un moment de mémoire nationale. Ce débarquement doit jouer un rôle de sentinelle à un moment où a été constatée une dérive séparatiste même sur l’île de la Grande-Comore. Cette dérive séparatiste doit être prise vraiment au sérieux et on doit cesser de dire «Yino dé Yatrou», «C’est notre règne», en mettant cette phrase malheureuse sur le compte d’une île, mais en en faisant un slogan national pour comprendre qu’un Mohélien qui dirige les Comores est avant tout un Comorien. Cette exhortation patriotique est d’autant plus nécessaire que pour lui, les valeurs de nationalisme, patriotisme et civisme sont à l’abandon puisque non enseignées aux jeunes Comoriens et rappelées au moins jeunes. D’ailleurs, c’est par une belle pirouette qu’il expliqua que si les enfants du pays appelé Comores honorent la République, la République ne doit pas les broyer, mais les honorer également. De la même manière, l’homme de rigueur et de discipline qu’il est estime que pour renforcer l’esprit patriotique chez les Comoriens, les Comores seraient bien inspirées d’instaurer un «Serment du drapeau» comme aux États-Unis, serment formulé dans les termes suivants: «Je jure allégeance au drapeau des États-Unis d’Amérique et à la République qu’il représente, une nation unie sous l’autorité de Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous».

Cette conférence a été couverte par la presse nationale, y compris par l’ORTC-TNC, la télévision nationale (on espère que les journalistes de l’ORTC-TNC présents ne seront pas limogés par leur hiérarchie), et a été suivie par une foule compacte dans laquelle on remarque Maître Harmia Ahmed et Maître Ahamada Baco, les avocats du Général Salimou Mohamed Amiri quand il était en «contrôle judiciaire surveillé», le Prince Saïd Ali Kemal, l’ancien Député Mouzaoir Mohamed Idjabou, etc. Cette foule nombreuse était là pour affirmer que le Général Salimou Mohamed Amiri avait des choses intéressantes à dire au sujet de ce débarquement historique, qui est l’œuvre d’une vie patriotique.

Il ne s’agit donc pas d’un geste politique et de récupération politicienne, mais d’un acte de civisme et de reconnaissance des mérites d’un homme qui n’est pas sans rappeler Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250), l’Empereur romano-germanique qui, là où les Croisades avaient fait couler des rivières de sang sans régler les litiges entre Chrétiens et Musulmans, avait ramené la paix sans armes en Terre Sainte, grâce à sa négociation avec le Sultan égyptien Al-Kamil Nasser-Dine (1177-1238), mais dont la réussite était considérée par son ennemi le Pape comme un crime contre l’Église: «Frédéric II, petit-fils de Barberousse, fut successivement le pupille, l’ennemi et la victime de l’Église. [...]. Tandis qu’il se croisait en Palestine, on prêchait contre lui une Croisade en Italie; et, à son retour, on le força à demander pardon des injures qu’il avait reçues. Les ordres militaires et le clergé de Palestine étaient avertis d’avance qu’ils devaient lui désobéir et rejeter toute communication avec un excommunié. Enfin, dans ses propres États et dans son camp, l’empereur fut contraint de permettre qu’on ne donnât les ordres qu’au nom de Dieu et de la République chrétienne, sans faire mention du sien. 

Frédéric entra dans Jérusalem en triomphe; et de ses propres mains, car aucun prêtre ne voulut en faire l’office, il prit la couronne sur l’autel du Saint Sépulcre. Mais le patriarche jeta un interdit sur l’église profanée par sa présence; et les chevaliers du Temple et de l’Hôpital prévinrent le sultan du moment où Frédéric pouvait être surpris et tué sur les bords du Jourdain, où il se rendait faiblement accompagné»: Edward Gibbon: Histoire du déclin et de la chute de l’Empire Romain. Byzance (de 455 à 1500), Éditions Robert Laffont, Paris, 1983 (Londres, 1788 pour l’édition anglaise), pp. 842-843. Un homme fait le bien, et il est payé en retour par le mal. Espérons que les autorités comoriennes ne vont pas forcer le Général Salimou Mohamed Amiri à «demander pardon des injures et des injustices» qu’il a lui-même subies.


Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 31 mars 2015.
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