Le Docteur Ali Abdou Mdahoma , du douillet cocon parisien au chaudron comorien « Article laudateur! », s’était écrié son ami le grand écr...
Le Docteur Ali Abdou Mdahoma, du douillet cocon parisien au chaudron comorien
«Article laudateur!», s’était écrié son ami le grand écrivain comorien Salim Hatubou quand, le 30 juin 2011, un article de très bonne facture était publié sur la Thèse de Doctorat en Lettres que venait de soutenir avec brio Ali Abdou Mdahoma à l’Université de Paris-Est Créteil, en Région parisienne donc, ce même 30 juin 2011. Un tantinet perfide, Salim Hatubou avait ajouté: «As-tu égorgé une chèvre pour l’auteur de cet article laudateur?». Pourtant, le Docteur Ali Abdou Mdahoma, l’enfant de Chezani-Mboinkou, en Grande-Comore, avait largement mérité ses superlatifs laudateurs, après avoir rédigé une Thèse merveilleuse, dans un français «bon père de famille», flamboyant, et lumineux. Voilà un éternel jeune homme qu’avait repéré en son temps le Président Saïd Mohamed Djohar, alors qu’il n’avait que 23 ans et qui, au lieu de gérer sa situation de rente politique et administrative, était retourné à l’Université pour parfaire son expertise et ses compétences.
Autrement dit, à 23 ans, il était un des Conseillers du Président Saïd Mohamed Djohar, à la demande de l’ancien chef de l’État. Un Master 2 lui permit de devenir par la suite Professeur de français au Lycée de Moroni. De nouveau, la soif du savoir le ramena à l’Université, où il obtint la consécration académique suprême ce 30 juin 2011. En octobre 2012, sa Thèse de Doctorat (Le Roman comorien d’expression française) a été publiée par les Éditions l’Harmattan, à Paris. Avant même la soutenance et la publication de sa merveilleuse Thèse de Doctorat, l’homme de Chezani-Mboinkou était Professeur de l’enseignement secondaire en Région parisienne.
Il le resta après obtention de son Doctorat. Il avait une très belle situation administrative, professionnelle et financière. Et puis, en mai 2013, il retrouva son chemin de Damas et décida de rentrer aux Comores. Pour servir le pays en faisant de la politique. Aux côtés du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, en qui il croit. Dès qu’ils apprirent la nouvelle, affichant leurs têtes des mauvais jours et leur mine d’enterrement, comme pour aller présenter des condoléances, ses amis défilèrent chez lui matin, midi et soir. Tout a été fait pour le dissuader d’aller s’installer aux Comores. Mais, à force de fréquenter un certain Mohélien, il a fini par devenir têtu comme un âne rouge.
Et là, en pleine année scolaire, la mort dans l’âme, dépités et scandalisés, ses nombreux amis se résolurent à aller le voir prendre l’avion à l’aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle en direction des Comores. «Ali est devenu fou», a dit le Mohélien du groupe, les yeux embués de larmes, la gorge nouée par l’émotion et la tristesse de voir un véritable frère s’éloigner de Paris, et avant d’ajouter: «Comment un homme supposé être normal peut accepter de prendre le risque d’aller se faire haïr et se faire marginaliser professionnellement aux Comores, en perdant plus de 75% de son salaire et 85% de son pouvoir d’achat par le fait d’un voyage qui ressemble à une équipée dans le Mato Grosso? Il va travailler avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, mais que va-t-il devenir si son champion n’est pas élu Président de l’Union des Comores en 2016? Il prend ces choses à la légère, mais il va s’en mordre les doigts. Dieu fasse que je sois dans le tort en disant cela».
Le Docteur Ali Abdou Mdahoma est Comorien et voulait rentrer chez lui aux Comores, même s’il gagnait très bien sa vie en France. Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi lui a donné l’opportunité de réaliser son retour aux Comores dans de bonnes conditions. Mais, rapidement, ce retour au pays natal tourna à l’injure, à l’insulte et à la polémique. Jamais on a vu un cadre comorien aussi conspué, insulté, piétiné, injurié, pendu haut et court, vilipendé, daubé et moqué pour avoir décidé de rentrer chez lui. La haine et la détestation ne sont jamais loin dans ce genre de choses. La jalousie aussi. Pourquoi? Parce que le Docteur Ali Abdou Mdahoma ne pouvait plus concevoir son avenir en France et a eu foi en son pays.
Il veut faire partie du présent et de l’avenir des Comores. Il a pris la décision de se mettre au service des Comores, quel qu’en soit le prix à payer. Ses détracteurs ont écarté dédaigneusement le sens de son engagement patriotique aux Comores uniquement pour lui reprocher son rapprochement avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, qui voit en lui un professionnel doublé d’un homme de culture, d’écriture et de communication politique. Or, ceux qui lui font un mauvais procès ont eux-mêmes choisi leurs propres leaders politiques, qui ne sont pas les meilleurs fils qu’ont eus les Comores, tant s’en faut. Pourtant, il ne s’est trouvé personne pour les interpeller et les fustiger. Pourquoi donc faudra-t-il que certains aient le droit de choisir librement leurs champions en politique et d’autres non? Aujourd’hui, le Docteur Ali Abdou Mdahoma est Conseiller politique du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, dont il gère la communication politique avec audace et professionnalisme.
Il est arrivé à s’intégrer dans l’équipe déjà en place du Vice-président Mohamed Ali Soilihi avec beaucoup d’aisance, alors qu’avant de quitter la France, il s’interrogeait sur son possible rejet par les collaborateurs les plus anciens du Vice-président, et ses amis lui faisaient peur sur ce chapitre. Les bien-pensants et les chantres delà bien-pensance considèrent son engagement auprès du Vice-président Mohamed Ali Soilihi comme la pire des trahisons car, comme ils détestent ce dernier, ils estiment qu’il faut écraser la tête de tous ceux qui pourraient lui être d’une quelconque utilité, surtout en termes de marketing politique. Tout le monde est au courant de la cabale sur Internet consistant à accuser de corruption toute personne trouvant la moindre qualité ou excuse au Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Or, les accusateurs, bien identifiés, ont eux-mêmes leurs préférences politiques, qui ne sont pas forcément les meilleures, car portant sur des voleurs «aux mauvaises vie et mœurs». Qu’on se le dise.
Quand un Comorien quitte son douillet cocon parisien pour aller servir son pays d’origine, cet homme-là doit être encouragé et soutenu au lieu d’être livré en pâture aux chiens par ceux qui préfèrent se cacher en France pour éviter le chaudron comorien. Ali Abdou Mdahoma a de l’estomac. En France, il faisait partie de ces Comoriens qui avaient pignon sur rue, et pourtant il n’a pas hésité à rentrer chez lui, sachant pertinemment que quand il est dans sa belle ville de Chezani, le réseau de téléphone portable est cauchemardesque car inexistant, et que la connexion sur le réseau Internet est également infernal. Pourtant, rien de tout cela ne l’a rebuté. Il a pris ses affaires et a entamé son retour au pays natal.
Il n’en est pas mort. Certains échos de Moroni font état de sa décision de se porter candidat aux élections des Conseillers de l’Île de la Grande-Comore, mais l’intéressé ne confirme rien. En tout état de cause, depuis son retour aux Comores en 2013, il travaille d’arrache pied avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, mais sans oublier ses origines, dans une région du Mboinkou que tout le monde sait fragile et défavorisée par les pouvoirs publics depuis des décennies. Ce qui explique son implication dans de nombreux projets intéressant directement l’insertion professionnelle des jeunes de sa région, sans se couper de sa base nationale, car Ali Abdou Mdahoma est très «drapeau» et «national».
Ali Abdou Mdahoma: Le Roman comorien de langue française, L’Harmattan, Paris, octobre 2012, 297 p. (28 euros).
Par ARM
©lemohelien – Lundi 20 octobre 2014.